Entre Dilma Rousseff et son vice-président Michel Temer, la rupture semble consommée. Ce dernier a écrit lundi une lettre pleine d'amertume à la présidente, révélée par la presse, dans laquelle il se plaint de sa "défiance" envers lui et son parti centriste de la coalition gouvernementale.
"Vous n'avez confiance en moi". En plein lancement d'une procédure de destitution contre la présidente de gauche, Michel Temer s'y plaint d'avoir été traité en "vice-président décoratif", "secondaire" et "accessoire" tout au long du premier mandat de Dilma Rousseff (2010-2014). "Finalement, je sais que vous n'avez confiance ni en moi ni dans le PMDB (Parti du mouvement démocratique brésilien) aujourd'hui, et que je n'aurai pas cette confiance demain. Je le déplore mais c'est ma conviction", conclut cette "lettre personnelle" reproduite intégralement par le site d'information G1.
La présidente dans une situation délicate. Cet étalage d'amertume tombe au plus mal pour Dilma Rousseff, alors que le PMDB est l'incontournable arbitre des majorités parlementaires au Brésil depuis deux décennies. Or le grand parti centriste est déjà très divisé entre entre ceux qui soutiennent la présidente et ceux qui veulent la voir chuter. Ces derniers sont emmenés par le président du Congrès des députés, l'évangélique et ultraconservateur Eduardo Cunha, adversaire juré de Dilma Rousseff, par ailleurs soupçonnée de corruption dans l'affaire Petrobras.