L'ONU s'est déclarée jeudi "inquiète" après la "grave" attaque menée par des propriétaires terriens contre des indiens de la tribu Gamela, qui occupait des terres dans l'État de Maranhao, dans le nord-est du Brésil.
Demande de tolérance zéro. L'attaque, menée par un groupe de 200 hommes liés à des fermiers locaux, munis de machettes et d'armes à feu, a fait treize blessés. "Les Nations Unies exigent que les autorités mènent l'enquête avec rigueur et fassent preuve d'une tolérance zéro face (...) à la gravité des violences contre les indiens et à l'impunité de leurs agresseurs", indique le communiqué du bureau des Nations Unies au Brésil. L'organisation "demande instamment que soit garantie la rapidité et l'impartialité de l'enquête policière et judiciaire" et que les victimes et témoins des faits soient protégés."Les Nations Unies sont solidaires des victimes et prêtes à soutenir l'Etat brésilien afin que soient mis en oeuvre les moyens d'éliminer le racisme, la discrimination ethnique, la haine, la violence et la violation des droits des peuples autochtones", conclut le texte.
Processus de délimitation des terres. De son côté, un représentant de la police de Viana, Jorge Pacheco, a déclaré jeudi à Globo News que les premiers éléments de l'enquête montrent qu'"il y a eu des agressions des deux côtés et que les deux parties avaient des fusils". Le ministre de la Justice, Osmar Serraglio, a promis mercredi de déclencher le processus de délimitation des terres. Les indiens de la tribu Gamela affirment que les terres sur lesquelles porte le litige leurs ont été données à l'époque coloniale mais qu'ils en ont été expulsés à partir de 1970 en raison de l'expansion agricole.
Au moins 137 indiens assassinés au Brésil en 2015. Depuis 2015, ils ont entrepris d'occuper à nouveau certaines de ces terres, ce qui a donné lieu à des affrontements avec les producteurs. En 2015, au moins 137 indiens ont été assassinés au Brésil, soit un total de 891 morts depuis 2003, selon les chiffres établis par le Congrès Missionnaire Indien.