L'ancien président de gauche brésilien Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), pris dans la tourmente née du scandale de corruption Petrobras, a appelé lundi à des élections anticipées, alors qu'il part favori pour gagner le scrutin de 2018.
Taux de chômage de 13%. "Ce pays est mal gouverné. Ce pays n'a pas besoin de quelqu'un qui occupe le poste indûment, de quelqu'un qui n'est pas populaire", a-t-il dit lors d'une conférence à Brasilia. Le Brésil est en pleine récession, avec un taux de chômage supérieur à 13%, et "nécessite des élections directes, sans attendre 2018 car la faim n'attend pas et le chômage n'attend pas", a-t-il poursuivi, regrettant une nouvelle fois la procédure de destitution controversée de sa dauphine Dilma Rousseff, en 2016. Dilma Rousseff, 69 ans, a été destituée au cours d'une procédure controversée pour maquillage de comptes publics et remplacée par son ancien vice-président, le conservateur Michel Temer. Des élections sont prévues en octobre de l'année prochaine.
Visé par plusieurs enquêtes. L'ex-président Lula, 71 ans, est crédité de 30,5% des intentions de vote, bien plus que ses opposants, selon un sondage réalisé en février par l'institut MDA, et bien qu'il soit visé par plusieurs enquêtes dans le cadre du méga-scandale de corruption Petrobas. Il est accusé notamment d'avoir tenté d'acheter le silence de Nestor Cervero, ancien directeur des opérations internationales de Petrobras, qui a noué un accord avec la justice en échange d'une remise de peine. Le 3 mai, Lula est cité à comparaître à Curitiba (sud) devant Sergio Moro, juge emblématique de l'enquête "Lavage Express".