Le président du Brésil Michel Temer a obtenu un premier soutien mardi, de la part d'un rapporteur de commission à la Chambre des députés, dans ses efforts pour échapper à un procès pour "obstruction à la justice et participation à une organisation criminelle". Le chef de l'État avait déjà réussi en août à écarter une première procédure, lancée contre lui par le parquet pour "corruption passive", en s'étant assuré le vote d'une majorité des députés défavorables à son procès.
Pas de procès devant la Cour suprême. Bonifácio de Andrada, rapporteur et, à 87 ans, doyen des députés, a donné un avis favorable pour que la Commission de la Constitution et de la Justice (CCJ) recommande que la procédure enclenchée par le parquet contre le président n'aille pas jusqu'à un procès devant la Cour suprême. "Les tentatives pour impliquer le président Michel Temer et ses ministres sont sans fondement constitutionnel", a déclaré Bonaficio de Andrada. "Je conclus donc à l'impossibilité d'autoriser la poursuite de cette demande de mise en examen du président de la République".
Un nouveau vote des députés. Il appartient désormais à la CCJ de voter pour savoir si elle suit l'avis de son rapporteur, un avis non contraignant, avant de la soumettre au vote devant une séance plénière de la Chambre des députés. Si les deux tiers des parlementaires (342 sur 513) considèrent la demande recevable, le président sera écarté du pouvoir pour six mois, le temps d'être jugé.
Un procès jugé improbable. L'éventualité d'un procès du président Temer est jugée improbable par les observateurs. Ils estiment que le chef de l'Etat, qui bénéficie d'un fort soutien à la chambre basse, devrait une deuxième fois sauver son mandat qui s'achève fin 2018.