C’est une page qui se tourne pour la présidente brésilienne. Dilma Rousseff devrait céder sa place, jeudi, à son vice-président Michel Temer, pour une durée maximum de 180 jours, le temps que son procès se déroule. La présidente brésilienne a en effet été écartée du pouvoir jeudi, suspendue de ses fonctions par le Sénat. Elle est accusée d’avoir maquillé les comptes publics pour dissimuler l'ampleur des déficits.
Dans les bureaux de Dilma, on fait les cartons
La dirigeante a déjà fait emballer ses effets personnels. Dilma Roussef n’aura pas attendu longtemps après le vote des sénateurs en faveur de sa destitution pour acter son départ. Dans son entourage, l’ambiance est morose. Parmi ses collaborateurs, beaucoup s’apprêtent aussi à faire leurs cartons, décidés à ne pas travailler pour le vice-président qui prendra la place de Dilma Roussef.
Car c’est un grand ménage que s’apprête à faire Michel Temer. "Le vice-président va assurer l’intérim pendant 180 jours, jusqu’à ce qu’on sache ce que les Sages décident. Tous les ministres, sauf celui de la Banque centrale et celui des Sports – car il y a les JO bientôt – vont être remplacés", détaille, à Europe 1, Gaspard Estrada, politologue et directeur exécutif de l’Observatoire politique de l'Amérique latine et des Caraïbes de Sciences-Po Paris.
Mais Dilma Roussef sera toujours officiellement la présidente. "Même si elle n’est plus au palais présidentiel du Planalto, elle aura encore le titre de présidente de la République", précise-t-il. "Elle aura juste un statut un peu hybride".
Une tournée mondiale pour dénoncer sa destitution
Pendant la durée de son procès, la Brésilienne vivra au palais de l’Alvorada, le palais de l’Aurore, la résidence officielle des présidents brésiliens, située à Brasilia. Mais elle n’y passera pas beaucoup de temps, car la présidente a déjà prévu d’entamer une tournée mondiale pour dénoncer ce qu’elle qualifie de "putsch". "Elle sera accompagnée des ministres démissionnaires qui vont la soutenir dans sa tournée", précise le spécialiste du Brésil.
De son côté, Michel Temer, 75 ans, s'adressera à la nation dès jeudi depuis la présidence, accompagné de son futur ministre des Finances Henrique Mereilles, selon le site d'information UOL. Il devrait annoncer la formation d'une partie de son gouvernement, centré sur le redressement économique.