Un juge brésilien a suspendu pour vice de procédure les poursuites contre 22 personnes inculpées pour homicide après la rupture d'un barrage de déchets miniers de la compagnie Samarco qui a fait 19 morts en novembre 2015.
Des preuves "obtenues illégalement" selon la défense. La décision, prise le 4 juillet mais rendue publique seulement lundi, est intervenue après la dénonciation par la défense de preuves "obtenues illégalement", à travers des écoutes téléphoniques réalisées hors des délais établis par la justice. L'accident, qui a eu lieu le 5 novembre 2015, est considéré comme la pire tragédie environnementale de l'Histoire du Brésil.
Une coulée de boue meurtrière provoquée par la rupture d'un barrage minier. Le barrage de déchets de minerai de fer avait cédé le 19 novembre 2015 près de la ville historique de Mariana, dans l'État de Minas Gerais, libérant une gigantesque coulée de boue qui avait totalement submergé le village de Bento Rodrigues, faisant 19 morts et laissant plus de 600 habitants sans domicile.
D'après la décision du juge Jaques de Queiroz Ferreira, les allégations des avocats de deux accusés "posent des questions graves qui pourraient annuler la procédure depuis le début". Le magistrat a ordonné la suspension de la procédure, le temps de prendre une décision finale au sujet de la demande d'annulation de la défense. En novembre dernier, ce même juge avait obtenu le feu vert pour inculper 22 personnes, pour homicide aggravé, liées à quatre entreprises.
Les procureurs accusaient l'entreprise de "mettre de côté la sécurité". Le barrage était opéré par la compagnie Samarco, propriété du groupe brésilien Vale et de l'australien BHP Billiton. Un ingénieur de l'entreprise VogBR avait aussi été mis en cause pour avoir fourni de faux certificats garantissant la sécurité du barrage. Les procureurs ont accusé les entreprises de "mettre de côté la sécurité dans la quête de profits". La défense de Samarco a argumenté pour sa part que l'accident était impossible à prévoir et a assuré oeuvrer à l'indemnisation des victimes et à la réparation des dégâts environnementaux.
Une autre procédure suspendue en juillet. En mai 2016, le parquet avait lancé une autre procédure visant à infliger aux trois entreprises une amende de 155 milliards de réais (environ 39 milliards d'euros au taux de change de l'époque). Mais Vale a annoncé en juillet dernier que la procédure avait été suspendue.