L'administration pénitentiaire brésilienne a fait ériger dimanche un mur de conteneurs à l'intérieur de la prison d'Alcacuz, dans le nord-est du Brésil, pour tenter de prévenir des affrontements sanglants entre bandes rivales.
26 détenus tués. Le centre d'Alcacuz, près de Natal, la capitale du Rio Grande do Norte, a été le théâtre de la mort de 26 détenus la semaine dernière et la guerre des gangs a fait au moins 140 morts depuis le début de l'année dans les prisons brésiliennes. Cette violence a révélé au public la guerre de territoire que se livrent le PCC, basé à Sao Paulo, et le Comando Vermelho (Commando rouge), basé à Rio de Janeiro.
Guerre des gangs. Pendant plus de vingt ans, le PCC et le Comando Vermelho se sont plus ou moins alliés pour que le trafic d'armes et de drogue puisse se poursuivre sans heurts dans la jungle. Mais, il y a environ six mois, le PCC a tenté de chasser son rival des routes d'approvisionnement en stupéfiants et avance ses pions dans les régions du Nord et du Nord-Est. En réponse, le Comando Vermelho s'est allié avec des groupes locaux pour contrer la montée en puissance du PCC.
Les massacres ont commencé le 1er janvier, quand l'un de ces groupes locaux, Familia do Norte, allié au Commando rouge, a tué 56 détenus dans une prison amazonienne. Familia do Norte contrôle une lucrative route du trafic de cocaïne le long du rio Solimões, un affluent de l'Amazone qui vient de Colombie et du Pérou, les deux principaux pays producteurs de coca dans le monde.