Partis de gauche, syndicats et organisations de la société civile ont appelé à manifester dimanche dans plusieurs villes du Brésil pour réclamer la démission du président Michel Temer et la tenue de nouvelles élections.
Michel Temer accusé de corruption et d'entraves à la justice. Le niveau de mobilisation permettra de mesurer la colère des Brésiliens à l'encontre du président, acculé par de graves accusations de corruption et d'entrave à la justice. "Le Brésil descend dans la rue pour dire assez de ce gouvernement", annonce un communiqué syndical.
Les principaux rassemblements sont attendus à Rio de Janeiro et Sao Paulo, cependant une autre série de manifestations annoncées par des groupes de centre-droit a été annulée.
Le président brésilien a demandé la suspension de l'enquête à son encontre. Avant ce rendez-vous dans la rue, Michel Temer, qui joue sa survie politique, est passé à l'offensive samedi en demandant la suspension de l'enquête à son encontre.
"Je continuerai à la tête du gouvernement", a martelé le chef de l'État, dans sa deuxième allocution depuis que le scandale a éclaté, mercredi soir, quand le journal O Globo a révélé l'existence d'un enregistrement dans lequel il semble donner son accord au versement de pots-de-vin.
Implication dans le scandale Petrobras. Ces dessous-de-table viseraient à acheter le silence d'Eduardo Cunha, ancien patron de la chambre des députés, aujourd'hui en prison pour son implication dans le méga-scandale de corruption du groupe pétrolier d'État Petrobras.
Dans sa demande d'ouverture d'enquête, le procureur général Rodrigo Janot affirme que le chef de l'État, en collaboration avec plusieurs hommes politiques influents, a essayé d'"empêcher l'avancée" de l'opération "Lavage express", l'enquête tentaculaire contre Petrobras.
Temer dénonce un "enregistrement clandestin". Dans sa contre-attaque, Michel Temer a vivement critiqué le chef d'entreprise qui l'a enregistré à son insu, Joesley Batista, propriétaire du géant de la viande JBS et de la célèbre marque de tongs Havaianas, qu'il a traité de "beau parleur" et accusé de "crime parfait".
Selon lui, cet "enregistrement clandestin" a été "manipulé". Il a demandé à la Cour suprême de "suspendre l'enquête jusqu'à ce que son authenticité soit avérée", citant un article du journal Folha de Sao Paulo où un expert remarquait "plus de 50 coupures" dans l'enregistrement audio. Le procureur général Rodrigo Janot dit ne pas s'opposer à cette expertise mais demande à la Cour suprême que l'enquête puisse se poursuivre. La Cour suprême a indiqué qu'elle étudierait cette requête mercredi.