Un millier de soldats ont été mobilisés vendredi à Rio de Janeiro au Brésil afin de sécuriser la Rocinha. Cette favela, la plus grande de la ville, est le théâtre de scènes de guerre avec des affrontements armés entre la police et des trafiquants terrorisant la population.
Arrivée de soldats, puis de blindés. Cette série de fusillades a débuté dimanche après l'incursion d'une bande rivale. Vendredi matin, un échange de tirs nourris a résonné dans ce quartier central où vivent 75.000 personnes, à proximité de la très chic plage de Leblon. Sur des vidéos diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir des hommes armés qui ouvrent le feu à de nombreuses reprises à travers les ruelles de cette favela. La voie rapide qui jouxte ce quartier et relie le sud de Rio à l'ouest, a été fermée à partir de vendredi matin et des dizaines de policiers y circulaient lourdement armés. Dans la soirée, des blindés de l'armée ont commencé à arriver.
Un commissariat attaqué. Un bus a été incendié à proximité du tunnel passant sous la Rocinha et des colonnes de fumée montaient en différents points de cette zone, a indiqué la police. Des trafiquants ont attaqué le siège de l'Unité de police chargée du maintien de la paix dans la favela, déclenchant un échange de tirs qui a blessé un voisin.
"La terreur règne". Les habitants étaient obligés de s'abriter chez eux. "Depuis la semaine dernière, nous avons peur (...) Personne ne reste dans la rue, la terreur règne", a confié James, qui vit dans la favela. Une femme résidant là depuis 43 ans a affirmé qu'elle n'avait jamais rien vu de tel. D'autres personnes refusaient de parler à la presse par peur de représailles.
Une "guerre" pour le monopole du trafic de drogue. "Rocinha est pacifié", a de son côté affirmé dans la soirée le ministre de la Défense, Raul Jungmann, à la télévision TV Globo. Le secrétaire à la Sécurité de Rio, Roberto Sa, a lui indiqué que l'opération de l'armée continuerait "pour une durée indéterminée", tout en assurant aux résidents qu'ils pourraient retrouver leur vie normale. "C'est une guerre entre des bandits qui étaient auparavant alliés mais qui maintenant veulent le monopole du trafic de drogue", a expliqué le commissaire de police de Rocinha, Antonio Ricardo Lima. Cette "guerre" opposerait l'ancien chef du trafic de la favela, emprisonné depuis 2011, et son successeur.