Le négociateur en chef de l'UE pour le Brexit, Michel Barnier, est "prêt à accélérer" les discussions avec le Royaume-Uni sur les conditions de son retrait de l'UE, a-t-il indiqué jeudi, se disant même "inquiet" du "temps qui passe".
"Ce temps qui passe m'inquiète". "Compte tenu du temps qui passe (...), et ce temps qui passe m'inquiète, je suis prêt à accélérer, à intensifier le rythme des négociations", a déclaré Michel Barnier lors d'une conférence de presse à Bruxelles, où il a détaillé de nouvelles positions européennes publiées jeudi sur cinq thèmes liés au Brexit.
La frontière entre les deux Irlande reste problématique. Michel Barnier s'est dit particulièrement préoccupé par les propositions britanniques destinées à résoudre l'épineux problème de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord une fois acté le départ du Royaume-Uni, un point considéré comme prioritaire par l'UE.
"Le Royaume-Uni veut que l'UE suspende l'application de ses lois, son union douanière, son marché unique, ce qui serait une nouvelle frontière extérieure" pour elle, a-t-il développé. "Et le Royaume-Uni veut utiliser l'Irlande comme une sorte de test pour les futures relations douanières" avec l'UE. "Cela n'arrivera pas", a-t-il insisté.
Le Royaume-Uni doit affronter les défis de son départ. Dans son propre document sur l'Irlande publié jeudi, l'UE demande à Londres de "proposer des solutions pour surmonter les défis" engendrés par son départ. "La responsabilité (...) appartient au Royaume-Uni", écrit-elle.
L'avenir de la frontière nord-irlandaise fait partie - avec la facture que devra honorer le Royaume-Uni en quittant l'Union et le sort des citoyens européens sur le sol britannique - des trois priorités absolues fixées par les 27 pays qui resteront dans l'UE. Ce n'est qu'à condition d'avoir accompli des "progrès suffisants" dans ces domaines qu'ils accepteront de discuter, dans une seconde phase de négociations, de la "relation future" avec le Royaume-Uni, notamment sur le plan commercial.
Des négociations plus longues que prévu. De son côté, Londres voudrait entamer cette seconde phase en parallèle le plus rapidement possible, faisant valoir que les modalités concrètes du divorce sont indissociables de ce que sera cette "relation future". À l'issue du dernier round de négociation entre Londres et Bruxelles, le 31 août, Michel Barnier avait jugé les progrès "loin d'être suffisants" pour commencer à discuter de l'avenir entre l'UE et le Royaume-Uni. Dans son agenda idéal, il avait souhaité pouvoir engager dès l'automne des tractations sur ces futures relations commerciales, mais ce calendrier est de plus en plus remis en cause par la lenteur des négociations.