Theresa May a beau avoir donné sa feuille de route sur le Brexit, mardi, ses interlocuteurs ont toujours le sentiment d'être dans le brouillard. Bien sûr, la Premier ministre britannique a employé de grands mots qui frappent : "sortir du marché unique", "obtenir un accord de libre-échange global". Dans le même temps, la numéro un du gouvernement britannique souhaite que la City puisse continuer d'offrir des services financiers à l'Europe et que les constructeurs automobiles exportent toujours des camions et des voitures vers le continent. Bref, May veut sortir du club mais garder les avantages dévolus à ses membres. Côté européen, on s'arrache les cheveux pour y voir clair dans ses déclarations.
Aucun mot sur le processus. Elle n'a aussi évoqué que la vie après le Brexit, cette nouvelle voie dans laquelle s'engagerait le Royaume-Uni dans quelques années, une fois sorti de l'Union européenne. En revanche, les Européens ont remarqué qu'elle n'avait pas parlé du divorce lui-même, comme un conjoint qui est déjà ailleurs et qui veut définitivement tourner la page.
Interrogations des 27. A Bruxelles, on veut savoir qui va payer les retraites des fonctionnaires britanniques et comment le pays compte gérer les engagements déjà pris pour des projets en cours. Ce sont les principales préoccupations des 27 pays membres, qui ne vont pas se priver de les rappeler tout au long du processus de Brexit, approuvé par les citoyens britanniques en juin dernier.