Le président du Conseil européen Donald Tusk a déclaré mercredi ne pas s'attendre à une "percée" dans les négociations sur le Brexit lors du sommet européen de jeudi et vendredi à Bruxelles, malgré l'intervention prévue de Theresa May. Par ailleurs, le chef du parti d'opposition britannique travailliste, Jeremy Corbyn sera également à Bruxelles jeudi pour rencontrer des responsables européens et tenter lui aussi de débloquer les négociations sur le Brexit.
Des propositions plus concrètes. "Je n'attends aucune espèce de percée", a affirmé Donald Tusk lors d'une conférence de presse à Bruxelles, à la veille du sommet de l'Union européenne, renvoyant au mois de décembre toute avancée significative dans le découpage dans le temps des tractations autour du départ de l'UE du Royaume-Uni. "Je suis absolument sûr qu'il est toujours possible de finaliser la première phase [des discussions] en décembre, mais pour cela nous avons besoin de propositions plus concrètes de la part des Britanniques", a-t-il ajouté.
Des négociations suspendues à des avancées sur trois dossiers essentiels. Malgré l'insistance de Londres, les Européens ne sont pas prêts à commencer à discuter de la nature de la future relation entre les deux partenaires, faute d'avoir constaté des "progrès suffisants" sur les trois dossiers qu'ils jugent prioritaires : la protection des droits des citoyens expatriés, la question de l'Irlande et de sa frontière, et le solde des comptes.
Toutefois, Donald Tusk a indiqué qu'il allait "recommander aux 27 de commencer des préparations internes pour les discussions" sur la future relation et une période de transition après la date officielle du Brexit, prévue fin mars 2019.
Corbyn rencontre le négociateur européen du Brexit. Par ailleurs, le leader travailliste Jeremy Corbyn, secondé par le monsieur Brexit du Labour, Keir Starmer, s'entretiendra notamment avec le négociateur en chef de l'UE sur le Brexit, Michel Barnier, et le président du Parlement européen, Antonio Tajani, jeudi en marge du sommet européen.
Faire des progrès dans les discussions pour conserver un accès au marché unique. Renforcé par les résultats des élections législatives de juin dernier, le chef de l'opposition reproche au gouvernement de Theresa May de se diriger "dangereusement" vers une sortie de l'UE sans accord avec Bruxelles, qui "menacerait les emplois et le niveau de vie [des Britanniques]", dans un communiqué. "C'est pourquoi il est dans l'intérêt de tous d'augmenter la pression pour obtenir des vrais progrès dans les discussions", ajoute-t-il en plaidant pour "un Brexit qui donne la priorité à l'emploi en conservant un accès libre au marché unique".