Enfin une percée dans le dossier Brexit. Mardi, les Européens et les Britanniques ont finalement trouvé un accord sur les détails du divorce. La Première ministre britannique Theresa May le soumet mercredi à 15 heures à son cabinet pour approbation. Mais c'est bel et bien à Londres, désormais, qu'il pourrait y avoir blocage, notamment du côté des partisans d'un Brexit dur.
Un soutien difficile à obtenir. Mardi soir, dès l'annonce de l'accord trouvé, Theresa May a convoqué l'état-major de son gouvernement à Downing street. Les ministres, conduits vers une salle de lecture, ont pu consulter une copie du texte, un document de plus de 500 pages, selon la presse britannique. Leur soutien est indispensable avant de présenter l'accord au Parlement britannique pour le faire ratifier. Mais mardi soir, les réactions dans les couloirs de Westminster n'auguraient rien de bon.
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Les négociateurs cherchaient notamment le moyen d'éviter le retour d'une frontière irlandaise, source potentielle de tensions entre catholiques et protestants. On ne connait pas tous les détails, mais le compromis implique que Londres reste dans ce que l'on appelle l'Union douanière. En clair, cela signifie qu'il n'y aura pas de contrôle douanier entre les deux Irlandes, mais aussi que le Royaume-Uni sera toujours considéré comme un pays de l'Union européenne pour le commerce avec le reste du monde.
" Nous serons soumis aux lois de l'Union européenne sans participer à leur élaboration. C'est la catastrophe "
"Ça ne pouvait pas être pire". Cette solution déplaît fortement aux Brexiters, car elle empêche de conclure des accords de libre-échange à part avec les États-Unis ou la Chine. C'était pourtant l'un de leurs objectifs. "Ça ne pouvait pas être pire", a réagi Boris Johnson, l'ex-ministre des Affaires étrangères, mardi soir devant les caméras. "Nous allons rester indéfiniment dans l'Union douanière, et nous ne pourrons donc pas conclure d'accord de libre-échange avec d'autres pays, ni reprendre le contrôle de nos lois. Nous serons soumis aux lois de l'Union européenne sans participer à leur élaboration. C'est la catastrophe", s'est-il alarmé.
Déjà lâchée par l'aile la plus eurosceptique de son parti sur cet accord, Theresa May aura donc désespérément besoin des voix des députés travaillistes, qui n'ont pour l'instant montré aucun signe de ralliement. Si le "oui" l'emporte au Parlement britannique, il faudra ensuite que les 27 acceptent. Le chemin vers le divorce est donc encore bien long.