Le quotidien économique britannique Financial Times a pris position pour un maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne dans un éditorial jeudi, mettant en garde contre l'acte d'"automutilation" que représenterait selon lui un Brexit.
Contre "un nationalisme coincé". "Un dialogue constructif est vital au moment où l'Europe est confrontée à l'extrémisme islamiste, aux migrations, à l'expansion russe et au changement climatique. On ne peut s'attaquer à ces sujets que collectivement", fait valoir le quotidien britannique des affaires à une semaine du scrutin du 23 juin. "La campagne du référendum est un affrontement entre des valeurs opposées : entre l'internationalisme libéral et un nationalisme coincé, entre un système de commerce ouvert et la marginalisation", ajoute-t-il.
Des arguments économiques. Le Financial Times reprend également les arguments d'organisations internationales et d'économistes, selon lesquels un Brexit serait dommageable pour l'économie britannique. "Abandonner la cause d'une réforme constructive d'une Europe il est vrai imparfaite serait plus que défaitiste. Ce serait un acte gratuit d'automutilation", estime encore le quotidien. "Ce n'est pas le moment de revenir à la petite Angleterre. Nous sommes la Grande-Bretagne. Nous avons une contribution à apporter pour une monde plus prospère et sûr. Le vote doit être pour 'Rester'", conclut sans surprise le journal.
Le Brexit a le vent en poupe dans les sondages. La City et plus généralement les grandes entreprises britanniques ont dans leur grande majorité pris position pour un maintien dans l'Union européenne. Plusieurs se sont adressées directement à leurs employés ces derniers jours, comme BT Group ou Rolls-Royce. Mais les derniers sondages donnent une avance au camp du Brexit. Le tabloïd The Sun, le journal le plus vendu dans le pays, a pris position en début de semaine pour une sortie de l'UE afin de libérer le Royaume-Uni de la "dictature de Bruxelles".