Les incertitudes du Brexit constituent un frein à l'économie britannique, en rendant frileux les consommateurs et les entreprises, a estimé mercredi le ministre des Finances Philip Hammond. "Le nuage d'incertitudes agit comme un frein temporaire et nous avons besoin de résoudre cela le plus vite possible en faisant des progrès dans le processus de négociations", a-t-il expliqué lors d'une audition devant la commission du Trésor du Parlement.
L'économie britannique marque le pas depuis le début de l'année, rattrapée par le flou entourant les discussions sur le Brexit. L'ensemble des économistes s'attendent à ce que la croissance soit plus faible en 2017 qu'en 2016 où elle avait atteint 1,8%.
Négociations difficiles. "Il y a une série de preuves montrant que les entreprises et les consommateurs attendent de voir quel sera le résultat (des négociations sur le Brexit, ndlr) ou quelle sera la direction prise, avant de s'engager dans des décisions d'investissement ou de consommation", a noté le ministre. Les doutes sur la conclusion d'un accord et sur l'avenir des relations avec l'UE pèsent depuis de long mois sur la livre britannique, ce qui renchérit le coût des biens importés et nourrit l'inflation.
Le pouvoir d'achat des Britanniques se trouve de ce fait réduit alors que les salaires progressent moins vite que les prix. Par ailleurs, plusieurs enquêtes économiques montrent que les entreprises réfléchissent à deux fois avant de se lancer dans de nouveaux projets d'investissement.
Philip Hammond a confirmé par ailleurs qu'il fallait se préparer à tous les scénarios dans le cadre du Brexit, y compris celui de l'absence d'accord entre Londres et Bruxelles. "Pour le moment, bien que nous espérons bien sûr un résultat différent, nous ne pouvons pas être certains de ce résultat différent", ajoute-t-il, alors que les négociations avec Bruxelles semblent patiner et que la Première ministre britannique Theresa May traverse une crise de leadership.