Le nouveau chef de la diplomatie britannique Jeremy Hunt entame lundi une visite en Chine, avant de se rendre en France et en Autriche, pour sa première grande tournée à l'étranger notamment destinée à aborder le sujet du Brexit, a annoncé son ministère.
Une relation sino-britannique plus étroite. À Pékin, Jeremy Hunt doit rencontrer son homologue chinois Wang Yi, avec qui il discutera de la Corée du Nord, du changement climatique, mais également de leurs relations commerciales, a indiqué le Foreign Office dans un communiqué. Chinois et Britanniques ont proclamé ces dernières années une "ère dorée" pour leurs relations, qui s'était traduite en 2015 par une visite d'État du président Xi Jinping au Royaume-Uni, au cours de laquelle il avait été reçu en grande pompe par la reine Elizabeth II. La Première ministre britannique Theresa May s'était elle-même rendue en Chine début 2018.
"Alors que le Royaume-Uni quitte l'UE et devient de plus en plus tourné vers l'extérieur, nous sommes déterminés à approfondir ce partenariat [avec la Chine]", a déclaré Jeremy Hunt, cité dans le communiqué. Depuis la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne, lors du référendum de juin 2016, Londres multiplie les contacts diplomatiques pour préparer les accords commerciaux qui viendront se substituer à ceux de Bruxelles.
Prochaine étape, la France. Après la Chine, Jeremy Hunt se rendra à Paris et Vienne pour des discussions là aussi consacrées au Brexit, mais également à des questions de sécurité internationale, "comme le menace provenant de Russie, la guerre en Syrie et l'accord [sur le nucléaire] iranien", selon le ministère.
Il s'agit du premier voyage à l'étranger de cette importance pour Jeremy Hunt depuis sa nomination, début juillet, aux Affaires étrangères. Il a pris la succession de Boris Johnson, qui a démissionné en raison de désaccords avec Theresa May sur sa stratégie pour le Brexit.
Des négociations difficiles. Londres et Bruxelles sont censés parvenir à un accord d'ici à la mi-octobre pour organiser leur divorce, programmé fin mars 2019, et jeter les bases de leur relation future, mais les négociations traînent en longueur. Jeudi, le négociateur en chef pour l'Union européenne Michel Barnier a retoqué le "plan de Chequers" de Theresa May, une proposition visant à conserver des liens commerciaux étroits avec le continent après le Brexit.
Une gaffe conjugale. Jeremy Hunt a fait lundi à Pékin une gaffe qui a suscité l'hilarité de ses hôtes en présentant comme "japonaise" sa femme qui est en fait... chinoise. "Ma femme est japonaise", a lancé Jeremy Hunt en rencontrant son homologue chinois Wang Yi devant les journalistes. Le ministre s'est repris immédiatement : "Ma femme est chinoise - quelle terrible erreur à ne pas faire", a-t-il reconnu sous les rires de ses hôtes.
La Chine et le Japon entretiennent des relations pour le moins compliquées, les Chinois reprochant fréquemment à leurs voisins de ne pas suffisamment reconnaître les crimes commis par l'armée d'occupation japonaise en Chine pendant la Seconde guerre mondiale.
"Ma relation avec la Chine remonte à loin", a assuré Jeremy Hunt, évoquant une première visite dans le pays à l'âge de 19 ans. "Ma femme est chinoise et mes enfants sont à moitié chinois. Nous avons donc des grands-parents qui vivent à Xian (nord) et de forts liens familiaux en Chine", a-t-il confié.