L'UE doit s'assurer que le secteur aérien britannique adhère à ses règles environnementales pour continuer à avoir accès au ciel européen après le Brexit, au risque que le pays devienne un "paradis du carbone", a mis en garde mercredi une ONG spécialisée.
Rester dans le système d'échange de quotas d'émissions de CO2. L'ONG bruxelloise Transport & Environment (T&E) estime que les compagnies aériennes britanniques devraient rester dans le système d'échange de quotas d'émissions de CO2 de l'UE (dit SEQE ou marché ETS selon son acronyme anglais) et continuer à suivre les règles régissant les aides d'État, dans un rapport. L'ONG prévient que sans accord de retrait, les avions britanniques pourraient se voir refuser d'atterrir sur le sol de l'UE le jour suivant le départ du Royaume-Uni.
Ce rapport est publié à la veille d'un sommet de l'UE au cours duquel les dirigeants des 27 États restant devraient donner leur feu vert à l'ouverture des discussions préliminaires sur le cadre de la future relation avec le Royaume-Uni, y compris sur un accord commercial.
Le Royaume-Uni devrait rester dans l'espace commun. Le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis, a expliqué dimanche être en faveur d'un accord sur le modèle de celui négocié avec le Canada, avec des "arrangements individuels spécifiques" pour certains secteurs comme l'aviation. T&E considère que le Royaume-Uni devrait rester dans l'espace aérien commun européen, un marché unique de l'aviation qui regroupe les membres de l'UE et certains de ses voisins.
Participer à la limitation du changement climatique. Si elle est exclue de cet espace aérien, la flotte britannique pourrait être obligée de créer de nouvelles bases sur le territoire de l'UE. Et sans accord sur le Brexit, elle ne serait pas autorisée à y voler. Mais si Londres veut continuer à bénéficier des avantages de l'espace aérien européen, l'UE doit exiger que le Royaume-Uni continue aussi de participer au SEQE, dont l'objectif général est de limiter le changement climatique.
Et le Royaume-Uni devrait aussi rester assujetti à la réglementation sur les aides d'État pour empêcher le gouvernement de soutenir les compagnies et les aéroports, ce qui "fausserait la concurrence et nuirait à l'environnement en provoquant une hausse du trafic".