Brexit : le sort de l'accord de divorce entre les mains des députés

Les débats sur l'accord de sortie de l'Union européenne s'ouvrent mercredi et promettent d'être houleux. © AFP PHOTO /MARK DUFFY / UK PARLIAMENT
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avec AFP , modifié à

Les députés britanniques entament mercredi l'examen de l'accord de sortie de l'Union européenne qui doit se conclure par un vote le 15 janvier prochain. Décrié à la fois par les Brexiters et les europhiles, cet accord risque de provoquer des débats houleux.

Le sort de l'accord de sortie de l'Union européenne conclu entre Londres et Bruxelles est entre les mains des députés britanniques qui entament mercredi son examen avant un vote historique le 15 janvier, à deux mois et demi du Brexit.

Un accord décrié par les deux camps. L'adoption du texte longuement et âprement négocié avec l'UE demeure très compromise, tant il est décrié à la fois par les Brexiters qui craignent une forme d'arrimage permanent à l'UE, et par les europhiles qui espèrent encore pouvoir faire machine arrière.

Pour les faire fléchir, la Première ministre conservatrice Theresa May continue à essayer d'obtenir de l'UE des "assurances" supplémentaires, qu'elle espère pouvoir leur soumettre avant le vote, a déclaré son porte-parole mardi, notamment sur le caractère "temporaire" du "filet de sécurité" (ou "backstop" en anglais).

La frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord fait toujours débat. Cette disposition, décriée avec virulence par les Brexiters, vise à empêcher le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord en créant un "territoire douanier unique" englobant l'UE et le Royaume-Uni, avec un alignement plus poussé pour l'Irlande du Nord.

Même si Bruxelles martèle que l'heure n'est plus aux négociations, le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a redonné un peu d'espoir à Theresa May. Il a assuré qu'il y avait des "contacts étroits" pour savoir "si une série supplémentaire de garanties écrites, explications et assurances pourraient faire la différence". "Nous ne voulons pas piéger le Royaume-Uni dans quoi que ce soit. Nous voulons passer aux discussions sur la future relation immédiatement", a-t-il dit à l'Irish Times

Vers un report de la date de sortie ? Theresa May clôturera les débats le 15 janvier avant un vote décisif en soirée qui, initialement prévu en décembre, avait été reporté à la dernière minute pour éviter une défaite annoncée. Sans accord au jour du Brexit, le 29 mars, le Royaume-Uni mettra fin brutalement à plus de quatre décennies d'appartenance à l'UE, un scénario redouté par les milieux économiques.

À la suite d'un article du Telegraph selon lequel les autorités britanniques "tâtaient le terrain" pour demander une éventuelle extension au-delà du 29 mars de l'article 50 du Traité de l'UE, qui régit le départ d'un État membre, son porte-parole a fermement démenti mardi. 

Un vote qui s'annonce difficile pour une Theresa May déjà en défaut. L'opération de persuasion des députés s'annonce particulièrement ardue pour Theresa May, dont l'autorité a été sérieusement entamée en décembre par un vote de défiance organisé au sein de son parti, auquel elle n'a survécu que péniblement. La dirigeante a déjà lâché un peu de lest pour tenter de les amadouer. Elle a affirmé que le Parlement pourrait jouir d'un rôle plus important dans les négociations à venir sur la future relation commerciale entre Londres et les 27.

Elle a également évoqué des mesures, sans en préciser la nature, concernant l'Irlande du Nord, afin de convaincre, sans succès jusqu'à présent, le parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP, dont le soutien lui est indispensable pour obtenir la majorité absolue au Parlement.