Le divorce est prononcé. Réunis ce dimanche à Bruxelles, les 27 pays membres de l'Union européenne ont signé l'accord sur le Brexit, ainsi que la déclaration ébauchant la relation post-divorce, le Royaume-Uni devenant le premier pays à claquer la porte du projet européen.
Une période de transition jusqu'à fin décembre 2020. Les 27 ont remercié le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier "pour ses efforts inlassables" et "sa contribution pour maintenir l'unité parmi les 27 Etats membres tout au long des négociations" avec Londres. Le procès verbal du sommet réaffirme qu'un accord sur la pêche est "une priorité" et qu'il devrait être négocié avec le Royaume-Uni "bien avant la fin de la période de transition" fin décembre 2020.
Vers une solution dans l'affaire de Gibraltar ? Dans des documents annexes, dont une lettre du représentant britannique au conseil européen ainsi qu'une lettre du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et du président du Conseil européen Donald Tusk au Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, des assurances sont données à l'Espagne sur le fait qu'elle aura son mot à dire dans les discussions sur la future relation entre l'UE et Gibraltar. Cette question du rocher de Gibraltar, territoire britannique situé à l'extrême sud de l'Espagne, a menacé l'organisation même du sommet jusqu'à la veille de la rencontre.
Un traité qui doit encore passer deux votes. Le "traité de retrait", négocié dans la douleur pendant 17 mois entre Londres et Bruxelles, doit encore passer l'épreuve de la ratification du Parlement européen et surtout celle du parlement britannique avant d'entrer en vigueur le 29 mars 2019. L'accord des députés britanniques, qui devront voter en décembre, est loin d'être gagné. "Je ferai campagne corps et âme pour remporter ce vote, (...) pour le bien du Royaume-Uni et de l'ensemble de notre population", a promis Theresa May dans une lettre ouverte publiée dimanche dans la presse britannique.
"Il est maintenant temps pour chacun de prendre ses responsabilités", a déclaré Michel Barnier, négociateur en chef de l'Union européenne à son arrivée au sommet. "Nous resterons des alliés, des partenaires et des amis" avec le Royaume-Uni, a-t-il ajouté. Voir le Royaume-Uni "quitter l'UE n'est pas un moment de jubilation ni de célébration, c'est un moment triste et c'est une tragédie", a déclaré de son côté Jean-Claude Juncker.