Engagée sur la voie d'un Brexit sans compromis, la Première ministre britannique Theresa May a durci le ton sur l'immigration mercredi, s'attirant les foudres de l'opposition qui l'accuse de "souffler sur les braises de la xénophobie".
Priorité aux "travailleurs ordinaires". La dirigeante du parti conservateur a clos le congrès des Tories à Birmingham en s'adressant en priorité aux "travailleurs ordinaires" et en soulignant que la gauche n'avait "pas le monopole du cœur". Assurant que son camp représentait désormais le "vrai parti des travailleurs", elle a brocardé le leader du Labour, Jeremy Corbyn, dont la "prétendue supériorité morale" l'empêche d'entendre les peurs de la population sur l'immigration.
Elle a aussi fustigé le mépris qu'éprouveraient les "élites progressistes" pour le "patriotisme" et les "craintes sur l'immigration" des "gens du peuple". "Nous n'allons pas quitter l'UE pour abandonner de nouveau le contrôle de l'immigration", a-t-elle martelé, alors que Bruxelles fait de la libre circulation des citoyens de l'UE une condition sine qua non de l'accès au marché unique.
Séduire les électeurs de l'Ukip. Cette intransigeance affichée, qui ouvre la perspective d'un "Brexit dur", a fait plonger la monnaie britannique à un plus bas depuis cinq ans. Avec son discours aux allures de grand écart, Theresa May visait autant les électeurs travaillistes que ceux du parti populiste Ukip, réceptacle des crispations de la société britannique. Il était parfaitement dans le ton du congrès où le thème de l'immigration a été matraqué du matin au soir depuis dimanche. À Birmingham, la ministre de l'Intérieur, Amber Rudd, a ainsi dévoilé un nouveau plan destiné à pousser les entreprises à publier une liste de leurs employés non-britanniques et à privilégier la main d'oeuvre nationale. L'idée est de ramener le solde migratoire, qui s'établit actuellement à 330.000 par an, sous la barre des 100.000, a-t-elle insisté.