L'UE et le Royaume-Uni se sont renvoyé la balle mercredi au sujet des efforts à consentir dans la dernière ligne droite des négociations du Brexit pour éloigner le spectre d'un divorce sans accord, lors d'un sommet européen à Salzbourg.
Leur dîner de travail organisé en Autriche a été organisé principalement pour débattre des migrations, sujet d'incessantes controverses européennes. Mais il doit aussi donner l'occasion à la Première ministre britannique Theresa May d'exposer sa vision pour éviter un "retrait chaotique" du Royaume-Uni fin mars 2019.
Tusk demande au Royaume-Uni de retravailler ses propositions. "Si nous voulons parvenir à une conclusion réussie, alors, tout comme le Royaume-Uni a fait évoluer sa position, l'UE devra aussi faire évoluer sa position", a lancé devant la presse la dirigeante britannique à son arrivée.
Elle semblait répondre au président du Conseil européen, Donald Tusk, qui avait appelé quelques heures plus tôt Londres à faire des efforts. Sur "la question irlandaise ou le cadre de la coopération économique future, les propositions du Royaume-Uni devront être retravaillées", a-t-il estimé.
Londres et Bruxelles ont trouvé des compromis sur la plupart des sujets liés au divorce, notamment sur son règlement financier, mais ils continuent de buter sur certains points, principalement le sort de la frontière irlandaise. Les deux parties sont d'accord pour éviter le rétablissement d'une frontière physique entre la province britannique d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, mais Londres conteste les termes du "filet de sécurité" ("backstop") réclamé par l'UE pour garantir ce résultat.
Un autre sommet européen pourrait avoir lieu en novembre. La solution préconisée par les 27, qui prévoit le maintien de l'Irlande du Nord dans l'union douanière s'il n'y a pas d'autre solution satisfaisante, est "inacceptable" pour Londres car elle aboutirait à ses yeux à une frontière de fait entre l'Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni.
Les 27 doivent débattre jeudi, toujours à Salzbourg mais sans Theresa May, des prochaines étapes des discussions. Mais Donald Tusk a déjà annoncé qu'il proposerait un sommet européen supplémentaire à "la mi-novembre", en plus de celui du 18 octobre initialement censé boucler les tractations.