C'est le dernier grand rendez-vous européen de François Hollande. Les 27 États de l'Union européenne se retrouvent à Bruxelles, samedi, pour un sommet consacré au Brexit - le premier en l'absence des Britanniques -, lors duquel les chefs d'États et de gouvernements vont adopter leur stratégie de négociations à mener face à Londres au cours des deux prochaines années. Depuis juin 2016 et la victoire du "Leave", les 27 sont restés unis comme rarement et entendent bien afficher cette union samedi.
"Un fort soutien des institutions". "Nous devons rester unis en tant qu'UE à 27. Ce n'est qu'ainsi que nous serons capables de conclure les négociations, ce qui signifie que notre unité est aussi dans l'intérêt du Royaume-Uni", a affirmé le président du Conseil européen Donald Tusk à son arrivée samedi à Bruxelles. Donald Tusk s'est targué d'un "fort soutien de toutes les institutions de l'UE" et des 27 États membres restants. Il a réaffirmé que le bloc souhaitait "une future relation forte" avec son voisin, mais prévenu qu'"avant de discuter de l'avenir, il fallait régler le passé".
Une Union en ordre de bataille. L'UE devrait ainsi rapidement adopter ses lignes directrices de négociations, après s'être mise en ordre de bataille en quatre semaines seulement, alors qu'il aura fallu neuf fois aux Britanniques pour déclencher l'article 50. Une des priorités consistera à défendre bec et ongle les droits des Européens vivant outre-Manche, pour maintenir par exemple leurs droits à la retraite ou au chômage une fois le pays sorti de l'Union. Il va être question également d'éditer la facture du divorce : les 27 entendent que le Royaume-Uni tienne ses engagements financiers, comme pour la Politique agricole commune (PAC). À défaut, ils devront eux-même combler les trous dans la caisse.
L'inquiétude de Londres. En face, les Britanniques commencent à s'inquiéter. La Première ministre Theresa May a déploré jeudi que l'Union européenne est "en train de s'unir contre nous", et a reconnu que "les négociations allaient être difficiles". Ce à quoi lui a rétorqué la chancelière allemande Angela Merkel de ne pas se faire "d'illusions".