Le Royaume-Uni tente de dégonfler une polémique concernant sa future coopération en matière de sécurité avec l'Union Européenne. Certains accusent la Première ministre Theresa May de faire des questions sécuritaires un argument de chantage dans le cadre du Brexit. Dans sa lettre adressée au parlement européen le 29 mars, qui déclenche le divorce avec l'UE, la Première ministre britannique a réclamé un partenariat commercial qui préserverait les intérêts économiques de Londres. Elle a souligné en creux que si l'accord n'était pas adopté, cela pourrait entraîner la fin de la collaboration du Royaume-Uni avec l'UE "en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme".
Les experts inquiets. Et la question inquiète les experts européens. Car la Grande-Bretagne est sans doute le pays qui fournit le plus de données à l'office européen de police. Or, selon le règlement d'Europol, toutes les informations, tous les profils transmis par un État lui appartiennent même une fois intégrés dans les fichiers communs.
Des négociations qui s'annoncent houleuses. Côté européen, on veut garder la tête froide. Il n'est politiquement pas tenable de dire qu'il y aura plus de morts en Europe si l'on ne cède pas, veut croire un diplomate contacté par Europe 1. Londres a un peu rétropedalé officiellement, assurant qu'il s'agissait d'un argument pour obtenir un bon accord de divorce et non d'un chantage, mais cela donne une idée de la tournure empoisonnée que pourraient prendre rapidement les négociations.