Pour la France, une extension longue du Royaume-Uni au sein de l'UE n'a "pas de raison" d'être, car elle impliquerait que Londres continue de participer à toutes les décisions de l'UE.
Un report du Brexit au-delà du 29 mars, date butoir pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE, n'est "ni évident ni automatique", a averti Paris, qui exige de Londres pour un tel report une "alternative crédible, dans les tous prochains jours ou prochaines heures". "Soit l'accord négocié avec les 27 trouve une majorité au Parlement britannique d'ici le 29 mars, soit on sera dans un situation de 'no deal' (pas d'accord)", a commenté l'Elysée, à deux jours du dernier sommet européen avant la date prévue du Brexit.
Justifier une demande d'extension. "Si le Royaume-Uni présente une demande d'extension, ce ne peut être accepté qu'en cas d'accord majoritaire" à Londres sur une "nouveauté sérieuse" qui préservera les intérêts de l'UE, a précisé l'Elysée. "Une demande d'extension du Royaume-Uni, elle devrait avoir une justification sur deux critères : y a-t-il une stratégie britannique susceptible de rassembler une majorité au Parlement ? Et quel impact cela aurait-il sur l'UE et son fonctionnement ?", a ajouté Paris.
Les risques d'une extension longue. "Pour le président de la République, l'intérêt de l'UE passera au-dessus de tout. On entend ici et là que le Royaume-Uni pourrait rester 12, 18, 24 mois autour de la table. Mais il faut voir les implications de ce scénario. Cela impliquerait des élections européennes au Royaume-Uni (fin mai), un Commissaire britannique et la capacité de Londres à participer à toutes les décisions, même celles qui engagent l'UE à long terme, comme le budget", a averti la présidence française, qui n'écarte pas en revanche une extension purement "technique". "Une extension ne se substitue en aucun cas à un plan. Si Londres ne propose pas de plan, il n'y a pas de raison d'une extension longue, car quelle garantie pour l'UE qu'un Etat sortant ne bloquera pas le fonctionnement de l'UE ?", a conclu l'Elysée.