La Première ministre Theresa May a affirmé mercredi qu'un accord de divorce avec l'UE était "réalisable", jugeant que le "temps est venu" d'y parvenir, à son arrivée à un sommet européen à Bruxelles.
"En travaillant intensivement et étroitement, nous pouvons parvenir à cet accord", a-t-elle dit. "Je crois qu'un accord est réalisable, le temps est venu de le faire", a-t-elle ajouté devant la presse. Son homologue néerlandais Mark Rutte a quant à lui exprimé l'espoir d'obtenir un accord "dans les prochaines semaines".
Theresa May a rencontré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et celui du Conseil européen avant de se présenter devant les chefs d'État ou de gouvernement des 27 autres pays de l'UE vers 17h (heure française).
L'UE inquiète de la position du gouvernement britannique. Quelques heures plus tôt, avant de prendre l'avion pour Bruxelles, la chancelière allemande Angela Markel avait assuré que "les chances d'arriver à un accord de sortie à la fois bon et viable" étaient "toujours là". "Nous espérons vraiment que la Première ministre May est venue avec un mandat fort", a commenté de son côté la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite.
L'UE s'inquiète de la position du gouvernement britannique, empêtré dans des disputes intestines et qui doit encore s'assurer du soutien du Parlement à tout texte négocié. "Même si on trouve un accord ici, ce n'est pas encore garanti qu'il passe à Londres", a résumé le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel.
Les discussions bloquent toujours sur la frontière irlandaise. Ce sommet était initialement présenté comme un "moment de vérité" à moins de six mois du départ du Royaume-Uni, prévu pour le 29 mars 2019. Mais les dernières discussions entre l'UE et Londres sont restées vaines, butant principalement sur la solution qui permettrait d'éviter le rétablissement d'une frontière physique entre l'Irlande et l'Irlande du Nord, afin de sauvegarder les Accords de paix de 1998. *
"Oui, il reste des différences sur la question d'un 'filet de sécurité' pour l'Irlande du Nord. En travaillant intensément ensemble, je pense qu'on peut résoudre ces problèmes", a déclaré Theresa May à son arrivée.
Afin de débloquer les négociations, l'une des options serait d'accepter de prolonger d'un an, soit jusqu'au 31 décembre 2021, la période de transition, ont dit deux sources diplomatiques.
L'idée d'une prolongation de la période de transition -sur laquelle les services du négociateur en chef de l'UE Michel Barnier ont refusé tout commentaire- permettrait de donner plus de temps pour négocier un accord commercial entre le Royaume-Uni et ainsi augmenter les chances d'éviter d'avoir à recourir au "filet de sécurité" ("backstop") en Irlande.