Le géant de l'électronique japonais Sony a annoncé mercredi qu'il allait déplacer son siège européen du Royaume-Uni aux Pays-Bas pour éviter de lourdes procédures douanières en cas de Brexit sans accord.
Le fleuron japonais de l'électronique Sony a décidé de déménager son siège européen depuis le Royaume-Uni vers les Pays-Bas, dans la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l'UE, prévue le 29 mars.
Un moyen de rester dans l'UE. "Nous allons transférer la localisation administrative de notre siège européen à Amsterdam" d'ici à fin mars, a indiqué mercredi un porte-parole de la compagnie, Takashi Iida. L'objectif est d'éviter de lourdes procédures douanières, a-t-il précisé. Sony Europe va donc passer sous la coupe d'une nouvelle filiale créée aux Pays-Bas, restant ainsi sous les règles de l'Union Européenne après le Brexit.
Mais l'entité britannique continuera à gérer les importations et les ventes du groupe dans la région, et ses effectifs seront maintenus sur place. "Le seul changement que nous faisons est de changer l'endroit où est enregistré Sony Europe", a insisté Takashi Iida.
Se préparer à un Brexit sans accord. Cette démarche vise à éviter la multitude de contrôles douaniers et réglementaires en cas de Brexit sans accord, une possibilité accrue par le rejet la semaine dernière du plan négocié avec Bruxelles par la Première ministre Theresa May. Son compatriote Panasonic avait pris une décision similaire l'année précédente, en raison d'inquiétudes fiscales.
Plusieurs institutions financières, comme Mitsubishi UFJ Financial Group (MUFG), Daiwa Securities et Sumitomo Mitsui Financial Group (SMFG) ont aussi annoncé leur souhait de quitter Londres comme quartier général de leurs activités européennes.
De nombreuses entreprises japonaises installées au Royaume-Uni... jusque-là. Les sociétés japonaises ont investi plus de 60 milliards de dollars (53 millions d'euros) au Royaume-Uni, selon des statistiques de 2018. Elles y sont au nombre de 879, parmi lesquelles les géants automobiles Honda, Nissan et Toyota, et y emploient 142.000 personnes. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe, en visite en Europe début janvier, a mis en garde contre les conséquences du Brexit sur ces nombreux groupes. "Notre pays estime que, pour minimiser cet impact, il est indispensable de garantir une stabilité juridique en mettant en place une période de transition, avec transparence et prévisibilité", avait-il souligné.