Un report de la date du 29 mars pour le Brexit est "juridiquement et techniquement possible" si les Britanniques le demandent, a assuré mercredi la ministre française chargée des affaires européennes, Nathalie Loiseau. "Au moment où on en parle, ce n'est qu'une hypothèse, puisque madame May ne l'a jamais demandé, ni personne de son entourage", a-t-elle cependant nuancé sur France Inter.
À l'unanimité des 27. "Juridiquement, techniquement, c'est possible. Il faut que les Britanniques le demandent et il faut qu'il y ait un accord à l'unanimité des 27 autres membres de l'Union européenne pour dire : 'd'accord, vous aviez choisi la date du 29 mars pour sortir, vous nous demandez, OK, on repousse'". "Mais pour combien de temps et pour quoi faire ?", a-t-elle demandé. "Parce que si c'est pour nous dire qu'il faut davantage de concessions européennes, là on sera embarrassé".
Pas d'autre accord envisageable. Un report de la date du Brexit, prévu le 29 mars, n'aurait pas de "sens" tant que cette option n'a pas de majorité au Parlement britannique, a estimé de son côté mercredi le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas. Au lendemain du rejet par les députés britanniques de l'accord négocié sur le Brexit, la ministre française a rappelé que, pour l'ensemble des autres membres de l'UE, cet accord longuement négocié reste "le seul possible".
"Le 29 mars, c'est demain". "Ce texte ne peut pas être rouvert", a-t-elle affirmé. "On a vraiment exploré toutes les options. Si on veut une séparation ordonnée et qui permette que dans l'avenir le Royaume-Uni reste proche de l'Union européenne, c'est ce texte. Les autres options [...] c'est soit pas d'accord, soit pas de Brexit". "Dépêchez-vous" a-t-elle lancé aux autorités britanniques, "car le 29 mars, c'est demain".