Les dirigeants des pays de l'UE doivent approuver vendredi à Bruxelles l'ouverture d'une nouvelle phase des négociationsdu Brexit, mais ils demanderont au Royaume-Uni de clarifier ses intentions pour que leurs discussions commerciales puissent vraiment démarrer.
Un "partenariat approfondi et spécial". La Première ministre britannique, Theresa May, a appelé la veille les 27 à lancer "le plus vite possible" ces discussions sur leurs relations post-Brexit, cruciales pour l'avenir du pays une fois qu'il aura quitté l'UE fin mars 2019. Lors d'un dîner avec ses homologues, clôturant le premier jour d'un sommet européen, Theresa May a une nouvelle fois affirmé qu'elle souhaitait bâtir un "partenariat approfondi et spécial" avec les Européens après leur séparation.
Son discours plutôt bien accueilli. L'accueil de son discours a été "positif" selon une source européenne, précisant que l'intervention de la dirigeante britannique avait même été applaudie. "Theresa May a fait de bonnes propositions qui impliquent que les 27 constateront demain des progrès suffisants" pour aller de l'avant, a assuré jeudi la chancelière allemande Angela Merkel. Le feu vert attendu doit entériner les progrès sur les dossiers strictement liés à la séparation, que l'UE avaient érigés en condition pour boucler la première phase des négociations ouverte en juin.
L'UE demandait des engagements. L'UE demandait pour avancer des engagements sur trois fronts : le sort des citoyens expatriés après le divorce, l'avenir de la frontière entre l'Irlande et la province d'Irlande du Nord et le règlement financier du Brexit. Elle estime les avoir reçus grâce à l'accord préliminaire bouclé entre la Commission européenne et le gouvernement britannique il y a une semaine à Bruxelles, scellé après l'échec en dernière minute d'un accord quelques jours plus tôt en raison de tensions sur la question irlandaise.
Arrivée affaiblie à Bruxelles après un vote de son Parlement - lui imposant un droit de regard final des députés britanniques sur l'accord de retrait de l'UE -, Theresa May est donc en passe d'obtenir l'ouverture des négociations commerciales qu'elle réclame depuis des mois. Mais même s'ils ouvrent la seconde phase des négociations vendredi, les Européens assortiront leur décision de mises en garde. Ils sont prêts à ouvrir dès janvier 2018 la négociation d'une période de transition d'environ deux ans demandée par Londres. Mais lors de cette parenthèse, le Royaume-Uni continuera d'appliquer les règles européennes, sans participer "à la prise de décision" au sein de l'UE, selon le projet de texte qui doit être adopté vendredi.