Une opération policière d'envergure a été menée dimanche soir en région bruxelloise, toujours maintenue au niveau d'alerte terroriste maximale. Dix-neuf perquisitions ont été effectuées, à l'issue desquelles 16 suspects ont été arrêtés.
Ambiance très tendue dimanche soir dans la capitale belge, en état d'alerte maximale. D'importantes perquisitions ont été menées dans la région de Bruxelles, dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris, ouverte par le parquet fédéral belge au lendemain des attaques. Seize suspects ont été interpellés, mais parmi eux ne figure pas Salah Abdeslam.
Les trois infos à retenir :
- 19 perquisitions dont permis d'interpeller 16 suspects, dimanche, en Belgique
- Salah Abdeslam, suspect clef des attentats à Paris, est toujours en cavale
- l'état d'alerte maximale est maintenu jusque lundi à Bruxelles, métro et écoles seront fermés
19 perquisitions et 16 interpellations. En raison des menaces terroristes, les enquêteurs ont effectué ces perquisitions dans sept communes différentes, a-t-on appris, dimanche soir, lors d'un point presse donné par le parquet fédéral belge. Vers 23 heures, le centre de crise a annoncé que ces opérations étaient achevées, selon la RTBF.
Trois perquisitions ont eu lieu à Charleroi, dans le sud du pays, et d'autres dans six communes de l'agglomération de Bruxelles : à Molenbeek, le quartier d'origine de Salah Abdeslam, Anderlecht, Jette, Woluwé-Saint-Lambert, Forest et Scharbeek. Aucune arme ni explosif n'a été saisi lors de ces opérations, a indiqué le porte-parole du parquet Eric Van der Sypt.
A l'issue de ces perquisitions, 16 personnes ont été arrêtées. Elles seront présentées lundi à un juge d'instruction qui décidera de leur maintien en détention ou non. Mais celui que les médias belges surnomment "l'ennemi public n°1", Salah Abdeslam, "n'a pas été trouvé", a précisé le parquet. Soupçonné d'avoir joué au minimum un rôle de logisticien dans les attaques à Paris, le jeune homme de 26 ans, toujours en fuite, est activement recherché par toutes les polices européennes.
Salah Abdeslam, toujours en fuite. Français vivant en Belgique depuis de nombreuses années, Salah Abdeslam est soupçonné d'avoir convoyé les trois kamikazes qui se sont fait exploser aux bords du stade de France, vendredi 13 novembre. Il aurait ensuite été exfiltré par deux hommes vers la Belgique, le lendemain des attentats ayant frappé la capitale française. Il était "extrêmement énervé" et "peut-être prêt à se faire sauter", a déclaré sur la chaîne de télévision LCI Carine Couquelet, l'avocate d'un des hommes qui affirment l'avoir aidé à fuir vers la Belgique.
Métro et écoles encore fermés lundi. Ces opérations antiterroristes ont eu lieu dimanche soir, alors que Bruxelles, en état d'alerte terroriste maximale s'était transformée en ville fantôme. Dimanche soir, à l'issue d'une réunion du Conseil national de sécurité, le Premier ministre belge a annoncé que ce niveau d'alerte serait maintenu lundi, dans la région bruxelloise.
Charles Michel, évoquant une "situation exceptionnelle", a indiqué que la décision a été prise de "diminuer les grands événements, de maintenir la fermeture du métro". En raison des menaces "sérieuses et imminentes" d'attentats dans la capitale belge, le chef du gouvernement a également ajouté que "les écoles seront fermées à Bruxelles".
Bruxelles, ville fantôme. Face à cette menace "imminente", le gouvernement belge avait relevé dans la nuit de vendredi à samedi son niveau d'alerte terroriste à 4 pour la région bruxelloise, l'aéroport de Bruxelles et la commune flamande de Vilvorde, d'où sont issus plusieurs jeunes qui se sont radicalisés. Mesure la plus spectaculaire : la fermeture de toutes les stations de métro avait été ordonnée dès samedi.
Un important dispositif policier et militaire a été déployé tout le week-end dans la capitale. D'après les informations d'Europe 1, ils étaient ainsi plus de 500 militaires à quadriller la ville, où les alertes à la bombe se sont multipliées, dimanche, notamment une à la gare centrale. Les places de marchés étaient vides, les musées, les complexes de cinéma et les salles de spectacles gardaient porte close, donnant à Bruxelles des allures de ville morte.
Nouveau point sécurité, lundi. "Ce que nous redoutons ce sont des attaques similaires à Paris, avec plusieurs individus, avec des offensives à plusieurs endroits" avec pour cibles potentielles "des endroits très fréquentés", a redit dimanche Charles Michel. Une nouvelle évaluation sécuritaire de la situation sera faite lundi dans l'après-midi. Quant à l'ensemble du reste du pays où la menace est considérée comme "possible et vraisemblable", il demeure, lui, en alerte de niveau 3.