Quatre-vingt sept personnes, 79 rebelles et huit soldats, ont été tués vendredi pendant et après les attaques coordonnées de trois camps militaires au Burundi, a déclaré samedi l'armée. "Le bilan final des attaques d'hier est de 79 ennemis tués, 45 faits prisonniers et 97 armes saisies. De notre côté, huit soldats et policiers ont été tués et 21 blessés", a dit le porte-parole de l'armée burundaise, le colonel Gaspard Baratuza.
"Ceux qui ont commis ça sont des criminels de guerre". Dans plusieurs quartiers, les habitants ont accusé les forces de l'ordre d'avoir arrêté vendredi tous les jeunes qu'ils rencontraient et de les avoir exécutés délibérément, plusieurs heures après l'attaque à l'aube par des insurgés de trois camps militaires de la capitale burundaise. "Certains de ces jeunes ont la tête totalement explosée, pour d'autre la balle est entrée par le haut du crâne, (...), c'est une horreur absolue, ceux qui ont commis ça sont des criminels de guerre", s'est insurgé un journaliste burundais sous couvert d'anonymat. Dans le quartier voisin de Rohero II, cinq cadavres de jeunes gens gisaient sur un de ses principaux axes routiers, selon des habitants contactés par téléphone.
"C'est un carnage, il n'y a pas d'autre mot". A Musaga, un autre quartier contestataire du sud de Bujumbura, "j'ai déjà compté de mes yeux 14 cadavres de jeunes éxecutés cette nuit par les soldats et les policiers", a assuré un fonctionnaire sous couvert d'anonymat, accusant la police de continuer à tirer en l'air pour les empêcher d'approcher d'un endroit où il y aurait "beaucoup de cadavres". "La plupart des personnes tuées sont des domestiques ou des jeunes chefs de famille qui étaient chez eux, c'est un carnage, il n'y a pas d'autre mot", s'est indigné un habitant de Nyakabiga sous couvert d'anonymat.