Quatre fidèles ont été tués lundi matin au Cameroun dans un attentat-suicide contre une mosquée de l'Extrême-Nord, cinq jours après une attaque similaire qui avait fait 12 morts dans une autre mosquée de la région, a-t-on appris de source sécuritaire.
Juste après la prière du matin. L'attentat a visé une petite mosquée du village de Nguetchewe, dans une région cible régulière d'attaques des islamistes nigérians de Boko Haram dont les bastions sont situés de l'autre côté de la frontière. "Le bilan de cet attentat est de quatre (fidèles) morts et deux blessés", a indiqué sous couvert d'anonymat une source sécuritaire présente sur le lieu de l'attaque.
Selon la source sécuritaire, l'attentat a eu lieu autour de 6 heures alors que la prière du matin venait de s'achever. "Le kamikaze, un jeune garçon, est arrivé à pied dans le village. Un membre du comité de vigilance a remarqué son allure suspecte et a essayé de l'interpeller", a expliqué cette source. "Le kamikaze a couru vers la mosquée où il a actionné l'explosif qu'il portait sur lui", a-t-on ajouté.
1.200 Camerounais tués par les djihadistes en tout. Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats perpétrés par les djihadistes dans la région de l'Extrême-Nord, selon un bilan rendu public vendredi par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Boko Haram. Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane face à la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer pendant des années les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria et qui se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises. Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec les Nigeria, Niger, Tchad et Bénin pour combattre les islamistes. Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.