Quatre femmes kamikazes se sont fait exploser samedi dans les environs de Fotokol, dans l'Extrême-Nord du Cameroun, en proie aux exactions des islamistes nigérians de Boko Haram, tuant cinq civils, dont un chef traditionnel, a-t-on appris de source officielle.
Plusieurs adolescentes kamikazes. Une première femme kamikaze s'est fait exploser dans la maison du chef traditionnel de Leymarie, petit village camerounais situé en périphérie de Fotokol, le tuant sur le coup avec quatre membres de sa famille, a annoncé le gouverneur de la région de l'Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari. Trois autres femmes kamikazes se sont fait exploser à proximité peu de temps après, sans toutefois faire de victimes, a-t-il ajouté. D'après une source sécuritaire camerounaise jointe à Fotokol, les quatre kamikazes étaient "des jeunes filles âgées d'une quinzaine d'années".
100 morts depuis le mois de juillet. Fotokol est régulièrement la cible d'attaques transfrontalières de Boko Haram. Ainsi, le 9 novembre, trois civils avaient été tués au cours de l'attentat-suicide mené par deux femmes kamikazes près d'une mosquée à Fotokol. Au total, plus de 100 personnes ont péri dans une vingtaine d'attentats attribués aux islamistes nigérians depuis le mois de juillet. L'attaque de samedi n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais les soupçons se tournent vers le groupe islamiste Boko Haram, qui a régulièrement recours à des jeunes filles pour mener ses attentats-suicides.