Une réalisatrice poursuit au civil l'ancien magnat de l'humour québécois Gilbert Rozon pour un viol présumé datant de 1982, trois semaines après le dépôt d'une requête similaire dans une autre affaire, a-t-on appris jeudi auprès des avocats de la cinéaste.
"Aucun commentaire" de l'ex-producteur
La réalisatrice québécoise Lyne Charlebois réclame 1,7 million de dollars canadiens (1,1 million d'euros) à cet ex-juré de l'émission "La France a un incroyable talent", acquitté en décembre dans une autre affaire d'accusations de viol et d'attentat à la pudeur, selon une requête déposée jeudi au palais de justice de Montréal. "Elle lui réclame 700.000 dollars en dommages-intérêts compensatoires, ainsi que 1 million de dollars en dommages-intérêts punitifs pour l'agression sexuelle" qu'elle aurait subie en 1982, selon un communiqué de ses avocats.
Gilbert Rozon aurait violé Lyne Charlebois tandis qu'elle était âgée de 24 ans. Et depuis près de 40 ans, elle "subit les séquelles de cette agression qui a profondément altéré le cours de sa vie", soutiennent ses avocats du cabinet Trudel Johnston & Lespérance dans le document consulté par l'AFP. "Je ne ferai aucun commentaire sur les poursuites judiciaires à ce moment-ci", a affirmé pour sa part Gilbert Rozon, 66 ans, dans une déclaration citée par la chaîne Radio-Canada. "J'ai donné le mandat à mes avocats de prendre les mesures qu'ils jugeront appropriées afin d'assurer ma défense", a-t-il précisé.
Des accusations d'agressions sexuelles en 2017
Lyne Charlebois, qui était photographe au moment des faits présumés, explique avoir rencontré le producteur afin de travailler avec lui. Gilbert Rozon aurait dîné avec la jeune femme et son compagnon à leur domicile. Il aurait ensuite proposé à Lyne Charlebois d'aller prendre un verre et l'aurait invitée à passer par chez lui, où il l'aurait violée.
En avril, l'actrice québécoise Patricia Tulasne avait réclamé pour sa part 1,6 million de dollars canadiens à Gilbert Rozon, pour un viol présumé datant de 1994. Lyne Charlebois et Patricia Tulasne avaient participé à la création des "Courageuses", un collectif regroupant une vingtaine de femmes présumées victimes de l'ancien producteur entre 1982 et 2016. Ce groupe avait entrepris une action en nom collectif contre Gilbert Rozon, rejetée par la justice canadienne.
Gilbert Rozon, fondateur du groupe "Juste pour rire", a été la cible d'accusations d'agressions sexuelles en octobre 2017, qui l'ont forcé à quitter ses fonctions en plein mouvement #MeToo.