L'étau se resserre. Huit membres du gouvernement destitué de Catalogne ont été placés jeudi en détention provisoire après leur comparution devant un juge de Madrid. La justice espagnole a également lancé un mandat d’arrêt européen contre Carles Puigdemont, réfugié à Bruxelles. Mais la justice belge n'ira peut-être pas aussi vite que la justice espagnole.
Rébellion et sédition. La procédure d'examen du mandat d'arrêt peut prendre jusqu'à soixante jours. Pour que le mandat soit applicable en Belgique, il faut que les infractions visées, c'est à dire la rébellion et la sédition, existent aussi dans le droit belge, et cela reste à déterminer. Si les chefs d'accusation font partie de la liste des trente-deux infractions considérées comme crimes et délits de première gravité par l'Union européenne, le mandat d'arrêt sera également accepté, mais là encore cela ne semble pas évident.
Une source de tensions. Dans tous les cas, il y a une dimension politique évidente pour Bruxelles, puisque le gouvernement belge est en partie constitué de nationalistes flamands qui n'ont pas envie de s'opposer aux aspirations catalanes. Enfin, en matière de terrorisme, la police belge a besoin d'entretenir de bonnes relations avec la police catalane. Ainsi, Carles Puigdemont devrait encore rester quelques semaines, voire quelques mois à Bruxelles, où sa présence pourrait bien envenimer les relations entre la Belgique et l'Espagne.