L'ancien PDG de Renault Carlos Ghosn, incarcéré au Japon pour des malversations financières présumées, s'est dit victime "d'un complot et d'une trahison" de la part de dirigeants de Nissan opposés à son projet d'intégration entre le constructeur français et ses alliés japonais.
Une interview donnée depuis sa prison. Il s'exprimait dans sa première interview parue mercredi, accordée au quotidien économique japonais Nikkei depuis la prison de Tokyo où il se trouve depuis son arrestation le 19 novembre à la sortie de son jet privé.
Il réfute le terme de "dictature". Dans cette interview, publiée par le quotidien en anglais ici et d'une durée de 20 minutes, il indique que des rivaux, opposés au projet d'intégration des trois constructeurs, voulaient "se débarrasser" de lui. Il réfute aussi le terme de dictature au sujet de sa longue présidence de 19 ans à la tête de Nissan. "Les gens ont traduit 'fort leadership' par 'dictature', pour déformer la réalité", accuse-t-il.
Carlos Ghosn affirme par ailleurs que le département juridique de l'entité qu'il dirigeait a validé l'achat de ses propriétés luxueuses à Rio et Beyrouth, qui intéressent les enquêteurs. "J'avais besoin d'un endroit tranquille pour travailler et recevoir du monde au Brésil et au Liban", poursuit-il. "Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Je ne suis pas avocat, je ne connais pas l'interprétation de tels faits."
"Je ne m'enfuis pas". "Je ne m'enfuirais pas, je vais me défendre. Nissan est en possession de toutes les preuves et ses employés ont interdiction de me parler", répond-il à ceux qui l'accusent de vouloir détruire des preuves. "Il y a des hauts et des bas", mais il va "bien", confie le dirigeant au journal Nikkei.
Carlos Ghosn fait l'objet de trois inculpations pour abus de confiance et minoration de revenus aux autorités boursières sur la période 2010 à 2018. Lors de son unique comparution devant un tribunal le 8 janvier, il s'est dit accusé à tort. Ses avocats ont déposé plusieurs demandes de libération sous caution, mais la justice les a rejetées, mettant en avant un risque de dissimulation ou destruction de preuves et de fuite.