Le "Wall Street Journal" a publié samedi le cliché d'un caisson à musique, affirmant que c'est à l'intérieur de cette large boîte que l'ancien patron de Renault-Nissan avait fui le Japon à destination du Liban.
C’est un simple caisson à roulettes, habituellement utilisé pour ranger des instruments de musique. A sa surface, deux fentes ont été percées, peut-être pour permettre à Carlos Ghosn de respirer. Car d’après le Wall Street Journal, qui a publié samedi une photo de la boîte en question, c’est caché à l’intérieur que l’ancien patron de Renaud-Nissan aurait quitté le Japon dimanche 29 décembre, au nez et à la barbe des autorités.
Il est soupçonné de s'être envolé le 29 décembre de l'aéroport international du Kansai, près d'Osaka, à bord d'un jet privé, puis d'en avoir pris un autre à Istanbul pour rejoindre Beyrouth le 30 décembre. Les médias japonais précisent que ce type d’avion n’est pas forcément soumis à la vérification des bagages. C’est ce qui aurait permis que la fameuse caisse ne soit ni ouverte ni scannée à la douane.
Cinq personnes arrêtées en Turquie
Ce scénario se précise depuis le début de l’affaire, mais Carole Ghosn est montée au créneau en personne pour démentir. Jeudi, dans une déclaration écrite, Carlos Ghosn avait par ailleurs assuré avoir organisé "seul" son départ, sans la participation de sa famille et notamment de son épouse. La compagnie propriétaire du jet à bord duquel le caisson a été retrouvé, la turque MNG Jet, a de son côté ouvert une enquête. Elle dit coopérer avec les autorités. Selon Ankara, qui a arrêté cinq personnes après sept interpellations, deux étrangers l'ont assisté dans son transit à l’aéroport d’Istanbul.
Resté silencieux pendant près d'une semaine, le gouvernement japonais a réagi pour la première fois dimanche. "Il est extrêmement regrettable que nous soyons arrivés à cette situation", a déploré la ministre de la Justice Masako Mori, estimant "injustifiable" la fuite de Carlos Ghosn. Actuellement à Beyrouth, avec sa femme, dans un endroit inconnu, Carlos Ghosn a annoncé qu'ils parleraient "librement" aux médias. Une conférence de presse qui doit avoir lieu mercredi dans la capitale libanaise est très attendue et devrait permettre de connaître les intentions futures de l'ex-patron de Renault et Nissan.