L'ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, visé par plusieurs procédures judiciaires en France, s'est dit mercredi prêt à se présenter "à la justice française" s'il était convoqué, affirmant n'avoir "rien à se reprocher" et ne demander "rien au gouvernement français".
"Il est évident qu'à partir du moment où la justice française demande à me parler, je me présenterai à la justice française, je n'ai rien à me reprocher. Au contraire, c'est ce que je demande", a martelé Carlos Ghosn lors de sa première conférence de presse à Beyrouth depuis sa fuite du Japon.
"Aucune convocation de la justice française pour l'instant"
"Ce que je ne demande pas, c'est qu'on m'accuse sans m'interroger, ce qui a été fait largement", a-t-il poursuivi. Visé par quatre inculpations au Japon, où il est accusé de malversations financières, Carlos Ghosn fait également l'objet en France d'une enquête préliminaire, ouverte en mars 2019, concernant deux soirées organisées au château de Versailles en échange d'une convention de mécénat conclue par Renault.
Une information judiciaire pour "abus de biens sociaux" et "corruption" a aussi été ouverte en France par le parquet national financier, portant sur des contrats de conseil conclus par la filiale néerlandaise de l'alliance Renault-Nissan. Pour autant, aucune convocation de la justice française "n'a eu lieu pour l'instant. Je ne suis au courant de rien", a observé Carlos Ghosn.
"Toutes les autorisations" du fisc français
"Je ne demande rien au gouvernement français", a-t-il insisté, tout en dénonçant la duplicité de "responsables français" non nommés. "Quand le président de la République [Emmanuel Macron] a dit : 'présomption d'innocence' [concernant les poursuites visant Carlos Ghosn], je le crois. Mais quand d'autres responsables en France disent : 'présomption d'innocence' tout en faisant un clin d’œil [signifiant] 'il est coupable', je ne suis pas d'accord", s'est-il emporté.
Le magnat déchu de l'automobile s'est par ailleurs attaché à justifier le déplacement controversé de sa domiciliation fiscale hors de France vers les Pays-Bas. "J'ai changé de résidence en 2012, je n'ai pas changé tout seul (...) je ne l'ai pas fait en catimini, je me suis adressé aux autorités, j'avais un fiscaliste qui a demandé toutes les autorisations" auprès du fisc français, a-t-il assuré.