L'ONU a recensé l'an dernier 69 cas d'abus sexuels qui auraient été commis par ses Casques bleus. Ce chiffre, supérieur à celui de 2014, se concentre principalement sur deux pays : la République centrafricaine (RCA) et la République démocratique du Congo (RDC).
Une hausse "inquiétante". Selon un rapport annuel du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, c'est "une nette augmentation" sur 2014 (52 cas), et davantage aussi qu'en 2013 (66). Le rapport recommande de créer des cours martiales in situ pour juger les coupables et de prendre les empreintes génétiques de Casques bleus. "La hausse du nombre des accusations est très inquiétante", souligne une copie du document.
19 victimes mineures. Sur les 69 cas d'accusations d'abus ou d'exploitation sexuels, 38 (55%) ont été enregistrés dans deux des 16 missions de maintien de la paix de l'ONU dans le monde : 22 en Centrafrique et 16 en RDC. Dans 19 cas au moins, les victimes étaient des mineurs.
En tout, des soldats ou policiers de 21 pays sont mis en cause, avec en tête la RDC (7 cas), le Maroc et l'Afrique du Sud (4 cas). Suivent le Cameroun, le Congo-Brazzaville, le Rwanda et la Tanzanie (3 cas chacun). Bénin, Burkina Faso, Burundi, Canada, Gabon sont concernés par 2 cas chacun. Neuf autres pays ont à déplorer un cas d'abus ou d'exploitation sexuelle présumés : Allemagne, Ghana, Madagascar, Moldavie, Niger, Nigeria, Sénégal, Slovaquie, Togo.
Une première. C'est la première fois que l'ONU nomme ainsi tous les pays dont sont originaires les Casques bleus soupçonnés. La réputation de ses soldats de la paix a été ternie depuis des mois par toute une série de scandales de viols et autres abus sexuels, notamment en Centrafrique où l'ONU a déployé 12.000 hommes en 2014.