Les deux principales formations indépendantistes de Catalogne ont annoncé mardi avoir trouvé un accord pour investir au poste de président régional Carles Puigdemont, installé en Belgique et visé par des poursuites en Espagne. La liste Ensemble pour la Catalogne (centre-droit) et celle de la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) "sont d'accord pour soutenir Carles Puigdemont comme candidat à la présidence de la région de Catalogne", ont annoncé les deux partis dans un communiqué conjoint, qui ne précise pas si l'accord implique l'acceptation d'une investiture à distance.
Le spectre d'une investiture à distance. C'est l'option en effet privilégiée par l'ancien président destitué par le gouvernement central, parti en Belgique quelques heures avant son inculpation en Espagne pour rébellion, sédition et détournement de fonds et exposé à un placement immédiat en détention provisoire s'il rentrait en Espagne. Mais le chef du gouvernement Mariano Rajoy a prévenu qu'il n'accepterait pas ce nouveau défi du leader séparatiste depuis la Belgique, et qu'en cas d'investiture "à distance", il ne rendrait pas à la région son autonomie, suspendue de facto après la déclaration d'indépendance unilatérale votée par son parlement le 27 octobre.
Un président indépendantiste. Après la dissolution du Parlement régional, les séparatistes ont obtenu la majorité absolue lors des élections régionales anticipées de décembre, ce qui leur permet d'investir à nouveau un président dans leur camp. L'annonce intervient à la veille de l'ouverture de la législature catalane, avec une première séance au parlement mercredi où les indépendantistes doivent poser les jalons pour l'investiture de Carles Puigdemont prévue à la fin du mois. Le gouvernement a annoncé qu'il bloquerait toute tentative de Carles Puigdemont et des quatre députés indépendantistes installés aussi à Bruxelles de tenter d'agir à distance depuis Bruxelles.