La présidente indépendantiste du parlement catalan Carme Forcadell, poursuivie pour "rébellion", restera libre sous caution, après s'être engagée à respecter "le cadre constitutionnel".
"Elle est sortie", a déclaré un porte-parole du ministère espagnol de l'Intérieur, tandis que des chaînes de télévision montraient une voiture officielle du parlement catalan quitter l'enceinte de la prison pour femmes d'Alcala Meco située près de Madrid où elle avait passé la nuit. Et ce à la veille d'une nouvelle journée de manifestations à Barcelone en faveur de la libération de dirigeants séparatistes incarcérés.
Carles Puigdemont, toujours en Belgique. D'un montant de 150.000 euros, la caution réclamée à Carme Forcadell est six fois plus élevée que celle, de 25.000 euros, fixée pour cinq autres parlementaires. Cette femme de 58 ans est placée sous contrôle judiciaire, celui-ci prévoyant la confiscation de son passeport, l'interdiction de sortie du territoire espagnol et l'obligation de se présenter une fois par semaine devant un juge. De son côté, le président catalan destitué Carles Puigdemont se trouve actuellement en Belgique avec quatre ex-ministres de son gouvernement, dans l'attente de l'examen par la justice belge d'un mandat d'arrêt international émis par l'Espagne.
Huit ex-ministres du gouvernement catalan incarcérés. Carme Forcadell avait été entendue la veille, comme cinq autres parlementaires catalans, dans le cadre de l'enquête pour "rébellion", "sédition" et "malversations" déclenchée après la proclamation de l'indépendance par le parlement catalan, le 27 octobre. "Bienvenue à la maison ! Nous n'arrêterons pas tant que vous ne serez pas tous sortis !", a tweeté l'Assemblée nationale catalane (ANC), puissante organisation séparatiste qu'elle a dirigée et qui a annoncé qu'elle prendrait en charge le paiement des cautions. Les parlementaires évitent donc la détention provisoire, à la différence de huit ex-"ministres" du gouvernement séparatiste catalan et des deux dirigeants d'associations indépendantistes incarcérés près de la capitale espagnole.
Atenció! La fiança de la @ForcadellCarme ja ha estat pagada. Benvinguda a casa! No pararem fins que hi sigueu tots! Amb la força de la gent som imparables
— Assemblea Nacional (@assemblea) 10 novembre 2017
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La Catalogne mise sous tutelle. Carme Forcadell, une indépendantiste de la première heure, avait compté un à un les bulletins des élus qui avaient voté pour la sécession le 27 octobre, soit 70 sur 135. Ce vote sans précédent en Espagne a été suivi de la mise sous tutelle de la Catalogne par le gouvernement central, qui a aussi destitué son exécutif, dissous son parlement et convoqué des élections régionales pour le 21 décembre.