Le président catalan destitué Carles Puigdemont a assuré dans un entretien publié lundi par le quotidien belge Le Soir qu'une autre solution que l'indépendance de sa région restait possible, assurant être "toujours pour un accord" avec l'Espagne.
Ouvert à "une autre relation". "Je suis disposé et j'ai toujours été disposé à accepter la réalité d'une autre relation avec l'Espagne", a-t-il déclaré au journal avant de préciser qu'il était prêt à envisager une autre solution que l'indépendance. "C'est toujours possible ! Moi qui ai été indépendantiste toute ma vie, j'ai travaillé pendant trente ans à obtenir un autre ancrage de la Catalogne dans l'Espagne !", a-t-il répondu. "Je suis toujours pour un accord", a-t-il insisté, accusant le Parti populaire (PP, conservateur) du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy d'être responsable de la montée de l'indépendantisme. L'indépendantisme a été alimenté en Catalogne par l'invalidation en 2010 d'un statut d'autonomie conférant de très larges compétences à la Catalogne, une annulation partielle ordonnée par la Cour constitutionnelle, saisie par le PP. C
Candidat s'il y a "un rassemblement". Carles Puigdemont précise dans l'entretien qu'il veut être le candidat d'une liste unitaire aux élections régionales du 21 décembre prochain, ce qui semble difficilement réalisable à ce stade. Son parti, le conservateur PDeCAT, est en difficulté dans les sondages, dépassé par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) avec laquelle il s'était allié pour gouverner depuis fin 2015 mais qui veut désormais se présenter en solitaire. "Je ne serai candidat que s'il y a un rassemblement", déclare Carles Puigdemont en précisant qu'il explore la possibilité de se présenter en représentation d'une plateforme d'électeurs sans étiquette mais soutenue par les partis.
"Ralentir" le processus d'indépendance. Carles Puigdemont avait déjà déclaré le 31 octobre qu'il fallait "ralentir" le processus d'indépendance pour éviter des troubles, lors d'une conférence de presse à Bruxelles. "Nous avons été obligés d'adapter notre plan de travail pour éviter la violence" et "si cette attitude a pour prix de ralentir le déploiement de la République, alors il faut considérer que c'est un prix à payer raisonnable dans l'Europe du 21e siècle", avait-il expliqué.