Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a rejeté vendredi la demande de l'ex-président indépendantiste Carles Puigdemont de le rencontrer après la victoire du camp séparatiste en Catalogne.
La candidate de Ciudadanos oui, Puigdemont non. Interrogé sur la proposition de dialogue lancée par Carles Puigdemont depuis Bruxelles où il s'est exilé, Mariano Rajoy a répondu : "la personne avec laquelle je devrais m'asseoir, c'est celle qui a remporté les élections, Madame (Inès) Arrimadas", la tête de liste du parti anti-indépendance Ciudadanos qui a remporté le plus de sièges au parlement catalan. "Je suis prêt à rencontrer M. Rajoy à Bruxelles ou dans n'importe quel autre lieu de l'Union européenne (UE) qui ne soit pas l'État espagnol pour des raisons évidentes", avait assuré plus tôt devant la presse Carles Puigdemont, poursuivi pour "rébellion et sédition" et qui risque d'être arrêté à son retour en Espagne.
Demande à être entendu par l'UE. "On a gagné le droit d'être écoutés, d'être entendus", avait également lancé Carles Puigdemont à l'adresse de l'Union européenne qui soutient le gouvernement espagnol. "Je ne demande pas à la Commission européenne de changer de point de vue, je demande seulement à la Commission ou d'autres institutions d'écouter le peuple catalan, et pas seulement l'État espagnol", a-t-il déclaré depuis Bruxelles.
"Un dialogue" s'impose. Les trois listes indépendantistes - allant de l'extrême gauche au centre-droit - n'ont réuni que 47,5% des voix aux élections régionales convoquées par Madrid, mais obtenu une majorité des sièges de députés (70 sur 135). Carles Puigdemont est en position d'être de nouveau investi président par les députés régionaux, mais n'a pas dit clairement si et quand il avait l'intention de retourner en Catalogne. Le dirigeant indépendantiste a affirmé que ce qui s'impose à présent c'est "un dialogue", "une négociation sans conditions" entre Madrid et Barcelone. "La réunion devrait se faire sans conditions imposées par aucune des parties", a-t-il dit.