Le président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a annoncé vendredi soir la destitution de l'exécutif autonome de Catalogne, la dissolution du Parlement régional et la tenue d'élections anticipées le 21 décembre dans la région séparatiste. "Nous pensons qu'il est urgent d'entendre les citoyens catalans, tous les citoyens, de sorte qu'ils puissent décider leur avenir, et nul ne peut agir en leur nom en dehors de la loi", a déclaré le chef du gouvernement espagnol, qui s'exprimait à l'issue d'un conseil extraordinaire des ministres. Il a ajouté qu'il chercherait à obtenir du Tribunal constitutionnel une censure de la déclaration unilatérale d'indépendance adoptée dans l'après-midi par le parlement de Catalogne.
Une journée de crise. Autorisé par le Sénat à activer l'article 155 de la Constitution, Rajoy a également annoncé que les ministères du gouvernement central assumeraient les pouvoirs de l'administration catalane et que le chef des Mossos d'Esquadra, la police de Catalogne, Josep Lluis Trapero, serait destitué. La courte allocution télévisée de Rajoy, d'une dizaine de minutes, intervient au terme d'une journée qui a vu le parlement de Catalogne adopter une déclaration proclamant l'indépendance de la région, nouveau cap franchi dans la crise entre Barcelone et Madrid provoquée par le référendum d'autodétermination du 1er octobre déclaré illégal par le pouvoir central.