Une explosion de taille. La Russie a reconnu mardi avoir pulvérisé avec un missile l'un de ses anciens satellites en orbite depuis les années 1980. Un tir qui a pu mettre en danger la vie des astronautes présents dans la Station spatiale internationale (ISS). Les États-Unis et la France ont dénoncé cette opération de Moscou, accusée en outre d'avoir généré plusieurs centaines de débris polluants dans l'espace. Pour le moment, l'Agence spatiale européenne a répertorié 1.500 morceaux causés par l'explosion.
Les astronautes de l'ISS prêts à quitter les lieux
À bord de l'ISS, les mesures de précautions ont été adoptées. L'équipage composé de sept astronautes, présents à 400 kilomètres d'altitude, ont dû appliquer la procédure d'urgence et se réfugier pendant plusieurs heures dans leurs vaisseaux de secours - russes d'un côté, américains de l'autre - pour se préparer à quitter la station en cas de problème.
Pour l'heure, les experts tentent d'en savoir plus sur ces centaines de débris. "Ils sont nouveaux, donc on ne connaît pas encore exactement leurs trajectoires et leurs orbites exactes", explique Didier Schmitt de l'Agence spatiale européenne, qui précise : "Pour des raisons de sécurité, il n'est pas possible de bouger la station (l'ISS) puisqu'on ne connaît pas exactement les orbites qui peuvent être impactées".
La communauté internationale voit de ce tir antisatellite russe un risque de militarisation du cosmos. Avec la crainte que dans un futur plus ou moins proche, un pays ne puisse détruire de cette manière des satellites d'autres pays, et ainsi paralyser de nombreuses activités de communication ou encore de localisation.