Samedi après-midi, à 15h30, Emmanuel Macron sera aux côtés d'Angela Merkel, à Rethondes, clairière de l'Armistice, dans cette forêt près de Compiègne où a été signé l’accord du 11 novembre 1918. Un armistice signé à 5h15 du matin, le cessez-le-feu entra en vigueur à 11 heures. Une image forte pour clôturer ces festivités du centenaire. Mais, loin des images Kohl-Mitterrand, la photo sera celle d'un couple franco-allemand chancelant, dans une Europe qui se fissure.
Une photo historique. 1984. Helmut Kohl et François Mitterrand se tiennent la main à l'ossuaire de Douaumont, près de Verdun. C'est LE geste historique qui symbolise avec force l'amitié franco-allemande. Ce couple moteur d'une construction européenne pensée comme seul rempart possible face à la guerre qui a opposé deux fois en un siècle les deux puissances.
Le président François Mitterrand (G) et le chancelier allemand Helmut Kohl se tiennent la main en écoutant les hymnes nationaux français et allemand
Macron "n'a pas de partenaire allemand". 34 ans plus tard. Pour clôturer les festivités du centenaire de la Premier Guerre, Emmanuel Macron, lui, a choisi un autre lieu de mémoire : la clairière de l'Armistice de Rethondes, aménagée en mémorial en 1922, détruite par les Allemands en 1940, reconstruite ensuite par les Français.
Autre lieu, autre intensité aussi du couple franco-allemand. Emmanuel Macron veut incarner le progressisme face à la montée des populismes. Mais il n'a "pas de chance", confie un ancien commissaire européen, ajoutant qu'il "n'a pas de partenaire allemand" car Angela Merkel est au plus bas. Sans parler de sa difficulté à incarner lui-même le rassemblement national, après s'être pris les pieds dans le tapis autour de la figure de Philippe Pétain.