Un niveau de radiations inédit a de nouveau été observé en un endroit de l'enceinte de confinement du réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire accidentée Fukushima Daiichi (Nord-Est du Japon), a annoncé la compagnie exploitante.
Un humain y décéderait en 30 secondes. Il s'agit d'une nouvelle évaluation, qui n'avait pas pu être faite jusqu'à présent pour des raisons techniques, même près de six ans après l'accident de mars 2011. Cette donnée permet de mieux connaître l'état de l'intérieur du réacteur mais ne signifie pas qu'il s'est aggravé ces derniers jours. Selon Tokyo Electric Power (Tepco), la radioactivité ambiante à au moins un emplacement de l'enceinte atteint 650 sieverts par heure, une quantité de rayonnements telle qu'un humain y décéderait en quelque 30 secondes.
Une marge de surélévation de 30%. La semaine passée, la compagnie avait déjà fait état d'un niveau alors jamais vu dans ce même réacteur, mais elle l'évaluait alors à 530 sieverts par heure. La différence ne signifie pas pour autant que le niveau augmente, mais que l'évaluation change en fonction du lieu et des moyens techniques envoyés sur place. Dans les deux cas, la marge de surévaluation peut être de l'ordre de 30%, indique cependant Tepco.
Même un robot est en danger. La compagnie a fait ces évaluations sur la base des détériorations dues aux rayonnements subies par les images prises par une caméra montée sur un petit robot télécommandé introduit dans l'enceinte. Les instruments conventionnels de mesure de radioactivité ne peuvent pas être employés à l'intérieur de l'enceinte.
Le robot lui-même n'est conçu que pour endurer un cumul de 1.000 sieverts, ce qui signifie que, dans un tel environnement, il devient en théorie inopérant au bout de deux heures à peine. Tepco a d'ailleurs décidé d'interrompre plus tôt que prévu la manipulation effectuée cette semaine en constatant une dégradation des images transmises, afin de récupérer son engin.
Une radioactivité stable à l'extérieur. L'opérateur assure que la radioactivité extérieure est stable et que les rayonnements observés par le robot sont confinés dans l'enceinte. À l'extérieur immédiat de celle-ci, dans le bâtiment du réacteur, "le niveau est de 5 millisieverts par heure", a précisé un porte-parole de Tepco selon qui les travailleurs envoyés jusqu'à proximité de l'enceinte n'ont reçu au maximum qu'une dose de 1,66 millisievert durant l'intervention de jeudi. La dose généralement admise pour les travailleurs du nucléaire est de 20 millisieverts par an.
Le combustible aurait fondu. Reste que de telles radiations tendent à confirmer que le combustible a non seulement fondu, mais qu'il a aussi percé la cuve du coeur du réacteur pour tomber dans l'enceinte de confinement. Tepco avait déjà présenté récemment d'autres images prises dans le réacteur 2 montrant pour la première fois la présence possible d'un tel magma radioactif. Le réacteur 2 est, à l'instar des 1 et 3, l'un des plus endommagés et responsables de dégagements massifs de substances radioactives dans la nature après la mise en péril du site par le tsunami gigantesque de mars 2011.