La cérémonie d'investiture du président élu Joe Biden aura lieu mercredi prochain aux États-Unis malgré un risque sécuritaire élevé. Invitée d'Europe 1 dimanche, l'historienne spécialiste des États-Unis Nicole Bacharan estime que "jamais depuis l'investiture d'Abraham Lincoln" il n'y a eu "autant de menaces sur la cérémonie et le président élu lui-même".
Après l'envahissement du Capitole, le siège législatif américain situé à Washington, par des militants pro-Trump début janvier, la cérémonie d'investiture du président démocrate élu Joe Biden mercredi prochain inquiète aux États-Unis. Dans la capitale américaine, 20.000 soldats sont déjà prêts à intervenir en cas d'incidents. Invitée d'Europe 1 dimanche, Nicole Bacharan, historienne spécialiste des États-Unis et auteure de l'ouvrage "Le monde selon Trump", estime que "jamais depuis l'investiture d'Abraham Lincoln" il n'y a eu "autant de menaces sur la cérémonie et le président élu lui-même".
"On n'a rien vu de tel depuis 1861"
"De mémoire d’historienne, je crois qu’on n'a rien vu de tel depuis 1861, avec l’investiture d’Abraham Lincoln à la veille de la guerre de Sécession", insiste-t-elle. "C’est la dernière fois qu’on a eu une partie du pays qui refusait catégoriquement d’avoir pour président le président élu qui était Lincoln. Sept Etats avaient déjà fait sécession au moment de l’investiture, quatre autres allaient les rejoindre..."
Pour la politologue, des signaux d'une telle défiance se retrouvent dans la situation actuelle. Sur les 74 millions d'Américains qui ont voté pour Trump, rappelle Nicole Bacharan, "60 % pensent que l'élection de Joe Biden n'est pas légitime". "Et vous en avez qui sont prêts à aller au combat", souligne-t-elle. D'où la transformation de Washington en "une forteresse militarisée", selon ses propos. Nicole Bacharan indique que "la grande crainte" des autorités américaines réside dans l'activité des "groupes d'extrême-droite" qui prennent la forme de "milices surarmées avec des armes automatiques qui ont toujours considéré que Donald Trump était leur homme, leur président à la Maison Blanche, et qui sont prêtes à beaucoup de choses pour le défendre et le maintenir" à son poste.
"Donald Trump ne les a jamais approuvés directement, mais il a envoyé plein de signes pour que ces groupes d’extrême-droite se sentent légitimes à agir", conclut-elle.