"Ces écoutes ne surprennent que Wikileaks". Didier François, journaliste à Europe 1, a nuancé mercredi les révélations de Wikileaks. Le site créé par le lanceur d’alerte Julian Assange, affirme, en association avec Libération et Médiapart, que les présidents Chirac, Sarkozy et Hollande ont été espionnés par Washington entre 2006 et 2012. Mais pour le spécialiste des questions de défense, ces révélations ne sont pas une surprise.
La NSA c’est quoi ? Le responsable des écoutes des présidents français n’est autre que la National security agency (NSA). "C’est la plus grosse agence de sécurité américaine", explique Didier François. "Elle compte 35.000 agents pour un budget de 10 milliards de dollars, soit un tiers du budget de la défense française !" L’agence est chargée "des interceptions électromagnétiques, c’est-à-dire de toutes les écoutes téléphoniques et la surveillance des mails".
"Une espèce de off international". Pour Didier François, les communications captées par la NSA ne relèvent pas du secret défense : "ça leur permet d’éclairer des décisions du chef de l’Etat soit sur des grandes négociations internationales soit sur l’état d’esprit des dirigeants français dans le cadre de discussion avec eux". "C’est une espèce de off international", dit encore Didier François qui ajoute que ces révélations, "ne surprennent que Wikileaks, pas les chefs d’Etat français".
Des lignes sécurisés pour les conversations secrets défense. "A partir du moment où le président de la République ne veut pas utiliser des moyens cryptés c’est parce qu’il estime que ce qu’il dit sur son téléphone privé ne relève pas du secret défense", poursuit le journaliste. "Le président de la République n’est pas fou, aucun président de la République n’est irresponsable", ajoute-t-il. Selon lui, des "aides de camps donnent au chef de l’Etat des lignes sécurisées sur lesquelles ils peuvent vraiment discuter sérieusement".
Des conséquences sur les relations diplomatiques ? Interrogé par un internaute sur les conséquences de ces révélations sur les relations diplomatiques entre les Etats-Unis et la France, Didier François est clair : "a priori, non". "On le voit bien dans les déclarations qui sont faites", explique-t-il, "on est sur de l’apaisement permanent. Comme tout le monde fait la même chose, personne ne va chercher la petite bête".
>> Ecoutez Didier François au micro de Thomas Sotto :
"Ces écoutes ne surprennent que Wikileaks !"par Europe1fr