Les rebelles et le régime syrien se sont accordés sur un cessez-le-feu, entré en vigueur dans la nuit de jeudi à vendredi. Un accord négocié sous l'égide de la Russie, soutien du régime de Bachar al-Assad, et de la Turquie, parrain de plusieurs factions rebelles, mais sans les États-Unis. Ismail Hakki Musa, l'ambassadeur de Turquie en France, veut croire au succès de ce troisième cessez-le-feu, au micro d'Europe 1 vendredi.
Enfin une solution. À part quelques accrochages dans le Sud du pays, le cessez-le-feu est plutôt respecté. "Nous espérons qu'il dure. Nous avons essayé en Europe, en Turquie, en Orient, aux États-Unis, en Russie de mettre fin et de trouver une solution. Je crois que tout le monde est encore plus conscient des enjeux. Il fallait que cette crise soit maintenue dans cette dimension. Cet échec ne pouvait pas être assumé par quiconque."
Une trêve couronnée de succès. Pour certains habitants de Damas, cette trêve n'est qu'un leurre. Ismail Hakki Musa reconnaît qu'il les comprend. "Beaucoup de trêves et de cessez-le-feu se sont soldés par des échecs. Car les pays ou les organisations impliquées dans ce conflit n'ont pas toujours des intérêts convergents. Donc très souvent, les initiatives ne sont pas couronnées de succès mais cette fois, si. Tout le monde est plus conscient aujourd'hui qu'il faut trouver une solution à cela."
D'abord Alep. Le 20 décembre dernier, les responsables russes, iraniens et turcs se sont retrouvés pour négocier un accord de cessez-le-feu, dont l'ambassadeur a précisé les termes : "On a dit qu’il fallait maintenir l’intégrité territoriale de la Syrie, qu’il fallait initier un cessez-le-feu, d'abord à Alep, acheminer de l'aide humanitaire et permettre à ceux qui le désiraient de quitter les lieux. Si cela était réussi, alors on pourrait étendre le cessez-le-feu à l'ensemble du territoire syrien."
L'Iran et la Syrie autour d'une table pour la première fois. "Dans ce conflit, il y avait beaucoup de parties prenantes dont les plus importants étaient la Syrie et l'Iran qui se sont retrouvés autour de la même table pour la première fois." "Cette démarche n'est pas une alternative à la démarche initiée sous l'égide des Nations unies, mais c'est une démarche complémentaire."