En Syrie, le cessez-le-feu entré en vigueur à minuit cette nuit est scruté de très près vendredi matin. S'il est respecté dans l'ensemble du pays, quelques accrochages isolés ont toutefois été signalés dans le Nord. Cette fois, c'est la Russie et La Turquie qui sont à la manœuvre, sans les États-Unis. Les Russes, soutiens du régime syrien, et les Turcs, parrains de plusieurs factions rebelles. Pour le politologue Ziad Majed, interrogé vendredi matin au micro d’Europe 1, c'est le signe que la Russie commence à accorder de la légitimité aux opposants à Bachar al-Assad.
"Cette opposition devient légitime politiquement". "C'est surtout la première fois que la Russie reconnaît l'opposition militaire syrienne et ne parle plus de groupes terroristes ou de groupes djihadistes. Bien sûr, ça change la donne parce que cette opposition devient légitime politiquement et on peut parler maintenant de partenaires au niveau de l'opposition syrienne. Mais on est encore très loin d'une opposition politique car l'opposition exige toujours le départ de Bachar al-Assad qui, a ses yeux, est le premier responsable de la catastrophe syrienne. Les Russes et les Iraniens ne semblent pas vouloir négocier cela mais trouver un moyen d'inclure l'opposition dans un processus politique avec Bachar al-Assad."
Une fin entrevue. "Il y a donc des interprétations et des positions qui restent très contradictoires. Mais si le cessez-le-feu marche cette fois, et si jamais il y a un processus politique sérieux, on peut s'attendre au début de la fin. Mais cette fin reste encore très lointaine."